Lorsqu’il a été nommé à la tête du ministère de l’éducation nationale, nous avions tiré à la “Une” du journal Liberté “Ce que Barthélémy pourrait réussir !” En effet, nous étions convaincus, comme beaucoup d’analystes, que M.Togo était l’homme tout désigné pour aider le président IBK à tenir une de ses nombreuses promesses électoralistes : “ramener l’école à l’école”. Mais à présent, seuls les rares individus qui tirent les ficelles matérielles et financières du ministère de l’éducation peuvent se satisfaire des résultats de la gestion de Kénékéou Barthélémy Togo. Pour la frange importante des Maliens, c’est l’éléphant attendu qui vint avec une patte cassée. L’actuel ministre a échoué à tel point qu’on le compte aujourd’hui parmi les responsables politiques qui feront la perte du président de la République. Qui n’est peut-être pas coupé des réalités de l’école malienne. Car, selon des sources généralement bien informées, le chef de l’Etat, sur les avis de ses conseillers, pourrait faire débarquer le ministre de l’éducation nationale. On cite d’ailleurs le nom de son futur remplaçant qui ne serait autre que le Directeur des Ressources Humaines du département. Mais en attendant de trouver une solution urgente aux multiple problèmes de l’école, la situation demeure inquiétante et même incertaine pour l’année scolaire en cours.
Les mauvaises ” touches ” du ministre Togo
Barthémy Togo avait tous les atouts pour réussir la mission à lui confiée par le chef de l’Etat. Nous l’avions écrit. C’est le vrai homme du sérail. Il a occupé, tour à tour, tous les postes clés du ministère de l’éducation. Sous différents ministres. Il a fini par exercer pendant longtemps la fonction de secrétaire général du département. Autrement le premier responsable technique du ministère. Ce qui fait qu’il était au courant de tous les problèmes auxquels l’école était confrontée. En conséquence, les solutions idoines étaient largement à sa portée. Mais voilà que la machine scolaire est grippée et menacée d’arrêt tout court. La déception aura été que les méthodes préconisées par le ministre sont loin d’être les bonnes. Peut- être qu’il voulait innover. Mais ses touches ont été des plus mauvaises. En effet, l’histoire retiendra que Barthélémy Togo a été le premier ministre de l’éducation à avoir fait passer les élèves de classe en classe en leur attribuant des notes de leur choix face à la mesure de rétention des notes de certains professeurs dans le district de Bamako. La pratique, dans un pays où les parents d’élèves se respectent et tiennent à l’avenir de leurs enfants, aurait constitué le scandale du régime. Mais puisque les parents des élèves restent plus soucieux de gagner le pain quotidien qu’à songer à leurs progénitures, le ministre Togo est passé en force. Son “succès” fondé sur une certaine pression et menace sur les proviseurs et directeurs d’études des établissements de Bamako lui a mis davantage d’air dans les marines. Au moment où nous faisions paraître cet article, la consigne est donnée aux chefs d’établissements publics de ne pas remettre les copies des compositions de la première période aux enseignants affiliés à des syndicats en grève. Sans parler de la nature et de la qualité des individus commis pour surveiller lesdites compositions. En d’autres termes, le ministre n’est plus entrain d’œuvrer pour le bonheur des enfants. On a l’impression que quelque chose le fait courir.
Les enseignants durcissent le ton
Ce qui était considéré par Barthélemy comme un mouvement d’un petit groupe d’enseignants réunis dans le Sypesco (Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités) et qu’il fallait laisser à l’usure du temps, a fini par enregistrer la venue sur la scène d’autres syndicats :
Les grèves se succèdent aux grèves avec, à la clé, la rétention des notes au secondaire et sur l’ensemble du territoire national. C’est un réel durcissement de ton avec des mouvements qui se décident par plus des 80% des professeurs du secondaire. D’ailleurs le ministre a tout tenté pour étouffer le poussin dans l’œuf après que le nouveau collectif des syndicats d’enseignant de tous les ordres ait observé 92 heures d’arrêt de travail. Il tint une rencontre avec des directeurs d’Académie et de proviseurs pour sortir ses muscles et déverser son venin sur eux. Une partie de cette rencontre a été diffusée par nos confrères de l’ORTM, ou le ministre expliquait, au risque de rompre ses cordes vocales, que des retenues seront faites sur le salaire des grévistes comme si ceux-ci ne le savent pas. Voulait-il se faire une nouvelle virginité auprès d’une opinion publique désabusée par la désinformation ? Toujours est- il que le ministre Togo est apparu comme une fauve blessée et affamée, lui qui a aussi choisi de hausser le ton et de ne rien concéder aux syndicats. Qui apprenons-nous, ont déposé un nouveau préavis de grève de dix (10) jours à compter du lundi 09 janvier prochain. Comme on le voit, le ministre Togo n’est pas du tout dans des draps propres. Pourra- t-il aller jusqu’au bout de son pari réellement…fou ?
Mohamed Lamine KEITA
Un journaliste nul. Pourquoi chez vous au Mali, vous écrivez du n’importe quoi? Ici à Kidal nous avons de très bons journalistes.
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