L’école malienne est en quête de repères depuis environ deux décennies et la situation s’empire d’année en année au vu et au su de tout le monde sans qu’aucune mesure véritablement efficiente ne soit prise. La troupe « Tobodji » a profité de la 6e édition de la Journée du bon élève pour, une fois de plus, dénoncer certaines pratiques.rn
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Depuis 2002, le ministère de l’Education nationale organise, avec l’appui de certains de ses partenaires, la Journée du bon élève, une initiative louable du défunt ministre de l’Education nationale, Pr. Mamadou Lamine Traoré. La journée, dont la 6e édition a eu lieu vendredi dernier au palais de Koulouba sous la présidence du chef de l’Etat, vise essentiellement à promouvoir l’excellence en récompensant annuellement les meilleurs élèves. Inutile de dire que la cérémonie fut riche en couleur avec une centaine d’excellents qui se sont partagés 12 lots de prix.
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Au-delà des remises de prix et des différentes interventions, c’est la pièce présentée par la troupe « Tobodji » de Kary Bogoba Coulibaly qui a fasciné plus d’un, tant il est plein d’enseignements à tirer et à exploiter judicieusement pour le bonheur de l’école. Dans une interview qu’il nous a accordée il y a quelques jours, le chef de file du groupe, Kary Bogoba Coulibaly dit Madou Wolo, disait que « le comédien que je suis ne dois pas chômer ».
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En dénonçant pour la énième fois devant les plus hautes autorités de notre pays certaines pratiques qui minent et discréditent notre système éducatif, il n’a pas du tout chômé, le comédien ou l’homme de théâtre tout court étant le miroir de la société.
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Madou Wollo a dénoncé la pratique honteuse de l’achat des diplômes. Personne n’ignore qu’il est possible d’acheter des diplômes au Mali. Cela est fait par des parents nantis pour leurs enfants non méritants ou par des fonctionnaires en quête de promotion. La conséquence est qu ’» il est impossible de compter sur une administration performante dans ces conditions et c’est le Mali qui en fait les frais surtout en cette période de mondialisation où la compétence est plus que jamais requise ».
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Dénonciations
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Ensuite, vient le repêchage, une « pratique désormais ancrée » dans la publication des résultats de nos différents examens, notamment le baccalauréat. Même s’il sert à gonfler les taux de réussite, le repêchage est un acte qui n’honore ni le candidat n’ayant pas le niveau requis ni la nation. Les résultats et les traitements réservés aux repêchés dans les universités étrangères l’attestent.
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« Vous voyez que ces boursiers hors quota et ces boursiers qui sont là grâce à la fortune et aux relations de leurs parents font la honte de notre pays avec des notes minables qui leur coûtent souvent l’exclusion », s’est insurgé un boursier de l’Etat dans un pays étranger. « Nous qui méritons nos diplômes avons de la peine à tenir a fortiori ces recalés », a-t-il ajouté.
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S’y ajoute l’atmosphère quasi invivable qui règne dans nos écoles, surtout au niveau des facultés, où des groupes d’étudiants ou même des professeurs, « téléguidés » prennent en otage l’année académique en bafouant tout le système mis en place.
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« Comment voulez-vous que nous fassions une année universitaire pleine avec des professeurs qui se disputent le poste de doyen et des étudiants incarcérés » ? s’est demandé un étudiant de la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP). Les Maliens ont encore en mémoire la rétention des notes qui ont précédé la publication des résultats du diplôme d’études fondamentales (DEF), du baccalauréat et des Instituts de formation des maîtres (IFM).
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C’est juste quelques maux parmi tant d’autres dont souffre notre école que Kary Bokoba et sa troupe ont décrié vendredi dernier à travers leur prestation devant le président de la République et un parterre de personnalités.
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En tout cas, Pr. Mamadou Lamine Traoré disait qu’« étudier, c’est jeter de l’argent pour le récupérer après ». En d’autres termes, les études constituent un sacrifice financier dont les retombées suivent après. Dans de telles conditions, il est clair que l’Etat ne bénéficie aucunement des milliards de nos francs prétendument injectés chaque année dans l’éducation. Et ce n’est pas le document « Ecole apaisée et performante » qui a jusqu’à présent pu inverser la tendance.
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Gageons que le message de la troupe « Tobodji » soit compris et surtout suivi d’effets. Comme le dit le poète « quand je parle de moi, je parle de vous. Ah insensé qui pense que moi je ne suis pas toi ».
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Ogopémo Ouologuem
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(stagiaire)
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