Journée Internationale de l’Alphabétisation : édition 2011 : L’Académie d’Enseignement de Bougouni a organisé une conférence débat

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A l’instar des autres Académies du Mali, celle de Bougouni a commémoré la journée du 8 septembre 2011, en organisant une conférence débat sur la problématique de l’Alphabétisation au niveau local et national, dans la salle de formation du Centre d’Animation Pédagogique de Bougouni.

La journée du 8 septembre, décrétée par la communauté mondiale, journée internationale de l’Alphabétisation est un événement placé sous la tutelle des hautes autorités du Mali afin de lui conférer plus de solennité eu-égard à  l’importance de l’éducation informelle dans le développement de notre pays. Le thème choisi cette année par le Ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales est : « Renforcement des capacités des acteurs du développement pour la promotion de ‘’l’Ecrit’’ dans les langues nationales».

A cet effet, l’Académie d’Enseignement de Bougouni qui couvre les Centres d’Animation Pédagogique de Bougouni, Yanfolila, Kolondiéba et de Koumantou, a inscrit son activité commémorative dans la logique de la politique nationale de l’Alphabétisation et de la promotion des langues nationales.

Alors, à la cérémonie d’ouverture, après les mots de bienvenue du maire de la commune urbaine de Bougouni, El Hadj Yaya Togola, le directeur de l’Académie d’Enseignement de Bougouni, M. Morifing Cissé a rappelé l’historique de l’Alphabétisation  qui remonte à la première République du Mali, en 1963. Cela pour dire que notre pays est conscient de la nécessité des langues nationales : bamanakan, mamara, foulfouldé, tamachec, etc dans le développement de la nation. Le DAE  ajouta un adage bamanan millénaire qui fait toujours vérité : « So don, yiri don, yere don gnoηon tè ».

M. Morifing affirme à travers ce dicton que la meilleure connaissance est la connaissance de soi-même. Cette acception doit inciter  tous les maliens à faire une réflexion mure par rapport aux connaissances acquises dans les écoles coloniales qui reposent sur les valeurs étrangères et celles acquises  dans l’Alphabésation basées sur nos propres valeurs sociales, culturelles, démographiques aussi bien que géographiques.

Il ajouta que le développement de notre pays passe impérativement par la revalorisation de nos langues nationales et de nos cultures.

Suite aux mots du DAE, le Préfet du Cercle de Bougouni, M. Siraba Coulibaly a déclaré l’ouverture des travaux en exhortant les participants venus de Kolondiéba, Koumantou, Yanfolila et de Bougouni à tirer le maximum de profit de cette conférence qui constitue un cadre idéal d’échanges sur la question d’alphabétisation et de partager les expériences.

En ce concerne l’activité principale de la journée, la conférence débat animée par le coordinateur régional de Sikasso de l’ONG GRAT, M. Dramane Djiguiba, la participation massive du corps enseignant, des ONG, de la société et des hommes de medias a permis aux uns et autres de connaitre l’état des lieux de l’alphabétisation dans l’Académie d’Enseignement de Bougouni et les dispositifs pris par le gouvernement malien pour la réussite de la mission.

Dans son exposé le conférencier a présenté la statistique des centres de formation en alphabétisation qui sont au nombre de 125 dont 35 dans la zone du CAP de Bougouni, 30  pour chacun des CAP de Kolondièba, Koumantou et Yanfolila. Les apprenants dans ces centres sont dans l’ordre de 3750 personnes.

En outre, M. Djiguiba précisa que tous les acteurs doivent conjuguer les efforts afin de répondre à trois questions fondamentales relatives à l’implication de toutes les couches sociales dans la promotion des langues nationales, à la stratégie de pérennisation des acquis et à la prise en compte du fonctionnement des structures de formation par les acteurs.

Cependant, au cours du débat les formateurs en alphabétisation et  les enseignants chargés de la supervision ont signalé des difficultés rencontrées sur le terrain : l’insuffisance des manuels, particulièrement au CAP de Bougouni qui ne reçoit du Ministère que de la dotation de 25 centres sur les 35 ;  le manque de structures au nom de l’alphabétisation au sein des communautés et la rupture des formations en fonction des projets.

 

Toutefois, les engagements et les dévouements des communautés sont des acquis capitaux dans l’éducation informelle à préserver.   

A la fin de la conférence, l’adjoint au DAE, M Djinguéré KODIO, représentant le DAE à la cérémonie de clôture, s’est dit très impressionné par la qualité du débat et de la participation active des uns et des autres.

Par ailleurs, il a invité les collectivités territoriales et les différents Centres d’Animation Pédagogique à travailler davantage sur  la promotion des langues nationales et faire des propositions concrètes à l’Académie d’Enseignement de Bougouni afin que des difficultés signalées puissent être résolues.

 

Seydou KONE

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