Destiné à la formation et à l’éducation des tout-petits, le jardin d’enfant ‘’les pigeonneaux’’, propriété de la Poste, est en passe de perdre sa vocation. Pour cause, la grande cour de cet établissement préscolaire devant servir d’espace de détente aux petits écoliers a été transformée en ‘’parking moto’’ pour les clients et commerçants du grand marché. Un business juteux qui rapporterait pas moins d’un million FCFA par mois à certains cadres de la poste, selon nos sources.
Situé en face de l’Assemblée Nationale du Mali, place ‘’railda’’, le jardin d’enfant ‘’les Pigeonneaux’’, propriété de la Poste a aujourd’hui près de 60 ans d’existence. Plusieurs cadres du pays, natifs de Bamako y ont fait les premiers pas de leurs parcours scolaires. Réputé pour la qualité de ses formations, l’établissement préscolaire, jadis très fréquenté par les habitants des quartiers du centre de Bamako, recevait régulièrement des titres de distinction jusqu’à une date récente. Mais ces dernières années, l’éducation des enfants semble avoir cédé la place à une autre activité jugée plus lucrative par les responsables de la poste en charge de la gestion de l’établissement.
Méprisant toutes les normes sécuritaires, la vaste cour du jardin d’enfant ‘’les pigeonneaux’’ est aujourd’hui réduite en ‘’parking moto’’ pour les commerçants et les clients qui fréquentent le grand marché de Bamako. Constatant les plusieurs centaines de motos alignées dans la cour de l’établissement lors de notre passage, nous sommes tombés des nues. La surveillance des motos est assurée par au moins cinq jeunes. Au même titre que nous, des cadres du SNEC ont, au cours d’une visite, été surpris par la situation. Et ils ont demandé aux responsables de la Poste d’y mettre fin. Car cette situation met en danger la vie des enfants. Mais jusqu’à présent,rien n’a été fait dans ce sens.Et pour cause d’après nos enquêtes, le parking générerait pas moins d’un million FCFA par mois. Mais le hic, c’est que les sous semblent avoir une destination autre que la caisse de la poste.
Géré par un certain Modibo Coulibaly, avec la bénédiction d’un cadre de la poste dont nous tairons le nom pour l’instant, les deux personnes se partageraient chaque mois le magot dans des conditions peu orthodoxes. Le trésor de la poste n’en voit jamais les couleurs, nous a-t-on dit.
A cause de cette situation, l’établissement préscolaire est aujourd’hui en train de perdre de plus en plus une bonne partie de son effectif et sa notoriété d’antan. Et si aucune mesure n’est prise d’ici peu, l’établissement risquerait de fermer ses portes au profit du parking.
Aux dernières nouvelles, des démarches sont en cours pour saisir le ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré et son collègue en charge de l’Education Nationale, Mohamed Ag Erlaf, de cette situation.
Nous y reviendrons !
Lassina NIANGALY
