Intégration des enseignants contractuels : Les clarifications du SYCEF

0

Le secrétaire général du syndicat des contractuels de l’enseignement fondamental, Abdoulaye Koné a aminé une conférence de presse au bloc scientifique de Missira sur la crise que traverse le système éducatif malien. L’objectif de cette conférence était d’éclairer l’opinion nationale sur la crise scolaire en générale et surtout celle du bureau national de SYCEF en particulier.

 

Le conférencier a commencé par faire la genèse de la crise au sein du syndicat des Contractuels de l’enseignement fondamental. Selon Abdoulaye Koné, secrétaire général du SYCEF, ladite crise tire ses origines de la revendication relative à l’intégration des enseignants contractuels dans la Fonction Publique de l’Etat, thème de son 4ème congrès ordinaire tenu depuis  les 4 et 5 avril 2009. Cette crise se résume à un déficit de communication qui a eu pour conséquence une déformation des informations véhiculées dans le seul but de créer la confusion dans l’esprit des enseignants. A la suite de ce même 4ème congrès, la stratégie du SYCEF était de boycotter les examens de fin d’année en 2008-2009 pour amener le gouvernement à satisfaire ce point de revendication. Mais, quelle ne fut sa surprise de voir la Fédération de l’éducation nationale s’engager dans un moratoire avec le ministère de l’éducation, de l’alphabétisation et des langues nationales ; chose que le syndicat des Contractuels de l’enseignement fondamental a acceptée en tant que membre de ladite fédération. Pendant cette période de relâchement, la loi n°09-035 du 10 août 2009 déterminant les conditions d’intégration des contractuels de l’administration dans les fonctions publiques de l’Etat et des Collectivités territoriales a été votée par l’Assemblée nationale. C’était le 30 juillet 2009. Abdoulaye Koné a profité de l’occasion pour rappeler aux uns et aux autres que la CSTM, la FEN, et le SYCEF ont été écoutés sur le projet de loi. A cet effet, la CSTM a produit un document en son sein et au nom de la FEN et du SYCEF.

 

LES RAISONS AVANCEES PAR LA CSTM. A propos du projet de loi, il y a une discordance entre le SYCEF et la CSTM. Puisque la centrale syndicale des travailleurs du Mali n’est pas d’accord avec la loi n°09-035 du 10 août 2009 déterminant les conditions d’intégration des contractuels de l’administration dans les fonctions publique de l’Etat et des Collectivité territoriales. Les raisons avancées par la CSTM sont que le personnel enseignant n’accepterait pas cette situation discriminante et subversive. Pour la CSTM, le Forum national a fait des recommandations pour apaiser le climat social. Par la suite, le gouvernement a sorti un accord en 2007 en omettant de citer le nom du partenaire social avec lequel il a signé  l’accord. Les jeunes diplômés qui, durant des années, sont entrain de courir pour être fonctionnaires voient les camarades à eux certainement moins méritants le devenir sans aucun effort. La CSTM trouve en cela de l’injustice. De même, la CSTM n’approuve pas le fait qu’on intègre les enseignants contractuels sans concours à la fonction publique. Le motif c’est que des contractuels intégrés par cette voie ne devraient pas commander des fonctionnaires de l’Etat qui, après de rudes épreuves, ont pu passer au concours de la fonction publique. Les intégrés sont sensés être demain leurs responsables. Une autre forme d’injustice pour la CSTM.

Pour le secrétaire général du SYCEF, la CSTM n’était pas favorable à l’intégration des enseignants contractuels dans la fonction publique pour le simple fait que cela va créer une compétition réelle autour des postes de responsabilité. Le SYCEF a fini par accepter les deux fonctions publiques.

 

Selon le conférencier, depuis le 18 décembre 2009, après analyse, le syndicat des contractuels de l’enseignement fondamental a pu comprendre que la politique de tout ou rien n’est pas syndicale. Elle contribue à piétiner les intérêts des militants. Aussi, c’est vraiment utopique de croire qu’on trouve une solution finale à tous les problèmes du monde des travailleurs. En définitive, il s’avère impossible d’intégrer tous les enseignants contractuels dans la fonction publique de l’Etat et le gouvernement s’est engagé à corriger les insuffisances du statut de la fonction publique des collectivités. A présent, le Contractuel des collectivités est victime du poids des obstacles juridiques qui l’empêchent de faire des études qualifiantes, d’avoir des mutations, d’être nommé à des postes de responsabilités, de bénéficier du capital de décès avant l’âge de la retraite, d’être payé sur le fonds PPTE, et de trouver l’allocution et la retraite à travers l’INPS.

 

 

Le fonctionnaire de la collectivité lui est habilité à se présenter aux concours d’entrée à l’université et dans les grandes écoles avec congé de formation en cas de réussite. La mutation est possible car l’employeur devient automatiquement le ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales, autrement dit, l’Etat qui peut l’envoyer où il veut. Le capital décès est garanti. Il peut être directeur d’école, ou conseiller pédagogique. Son salaire est transféré sur le budget national ; l’allocation des enfants directement sur les salaires mettant fin à l’absentéisme souvent dû aux tracasseries de l’INPS. La retraite est préparée par la caisse de sécurité sociale. Dans les perspectives, selon Abdoulaye Koné, une foi l’intégration des contractuels dans les fonctions publiques effective, il sera impératif de créer un autre syndicat public. Il est également possible d’intégrer les syndicats des fonctionnaires déjà existants : le SYLDEF ou le SNEC. Dans tous les cas, le syndicat des contractuels de l’enseignement fondamental continuera la lutte par des voies légales sans oublier que l’organisation internationale du travail prône plutôt le dialogue.

Békaye TRAORE

 

 

Collectif des syndicats d’enseignants :

La grève qui ne sera pas suivie

 

L’année scolaire 2009-2010 tire vers sa fin. Pour contenter tout le monde et ramener les médisants à une proportion juste et raisonnable, elle ne sera pas déclarée «blanche». En tout cas pas pour le secondaire. Dont les examens s’ouvrent avec le Baccalauréat prévu dans, exactement, deux (2) semaines. Les centres sont identifiés et communiqués aux candidats, les bulletins de la deuxième période sont distribués. On peut même estimer que les sujets sont choisis. Tout cela n’a pas empêché les syndicats d’enseignants réunis au sein d’un collectif de décréter une nouvelle grève couvrant l’essentiel de la période du déroulement des épreuves du Bac (du 07 au 21 juin prochain). Au motif qu’ils ne sont plus en accord avec le gouvernement. Quelle grève et à quelle fin ?

    Les interrogations formulées en indignations fusent d’un peu partout au sein des militants des syndicats concernés. En clair, et à entendre les réactions, on peut croire que seuls les responsables des organisations syndicales ne surveilleront pas les épreuves du Bac. Les militants, eux ? Si. A les écouter, aucune motivation rationnelle n’aura prévalu à la prise d’une telle décision. «Nos syndicats regorgent à présent de gens passionnés et qui donnent l’impression de mener un combat de revanche», nous confiait lundi dernier un professeur de mathématiques d’un lycée de Bamako. Pourquoi avoir attendu la fin de l’année scolaire pour appeler les militants à la grève ? Les questions à poser sur l’attitude des syndicats d’enseignants sont nombreuses et pertinentes. Et nombreux sont, en effet, les observateurs qui ne parieront pas un sou sur l’échec de la grève du collectif à venir. Car on imagine mal les militants refuser de surveiller et de corriger le Bac, le BT (Brevet de technicien)  et le CAP (certificat d’aptitude professionnelle). L’autre facteur de démotivation est justifié par l’obstination des responsables syndicaux à ne pas accepter les propositions de 15 000 et 10 000 FCFA faites par le gouvernement pour l’indemnité spéciale de fonction.

 

   Des propositions largement au-delà des 10 000 francs concédés l’année dernière aux enseignants du secondaire. Toutes les analyses s’accordent sur l’échec de la grève à venir et qui couvrira le temps du déroulement des épreuves du Bac. Les contractuels des collectivités qui ne se sentent plus concernés par les mouvements du Sypces (dont les principaux leaders sont devenus des fonctionnaires) ne respecteront pas le mot d’ordre que s’apprêtent à exécuter les syndicats du collectif. A moins de faire prévaloir une sagesse pour eux-mêmes, les syndicats du secondaire courent presque vers leur perte surtout que le gouvernement a tout orchestré pour les diaboliser (c’est de bonne guerre tant il est vrai qu’aucun pouvoir n’aime les bruits syndicaux) aux yeux d’une opinion réellement désabusée. A ce stade, il est improbable que pour des raisons quelques fois subjectives, le collectif tente un dernier baroud d’honneur. N’est-il pas entrain de défricher un terrain plutôt vierge ?

Amadou N’DJIM

 

Commentaires via Facebook :