Institut Universitaire de Gestion – IUG : Vers le retour de l’UFP à la maison ?

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A César ce qui est à César ! Le comité syndical de l’IUG et le Rectorat ont enfin  entamé une démarche qui pourrait conduire à un apaisement durable au sein de cet établissement marqué depuis plusieurs années maintenant par des grèves récurrentes, notamment au sujet de l’Unité de Formation et de Production (UFP, couramment appelée Cours du soir). En effet, le dernier préavis de grève, datant de fin mars dernier, a donné lieu à une rencontre entre les parties prenantes. Rencontre dont le Procès-Verbal va globalement dans le sens souhaité depuis toujours par les enseignants de l’IUG. En effet, grâce notamment au précieux concours de l’ancien Directeur Général de l’IUG, le professeur Singaré, le Rectorat ne semble plus loin d’admettre la propriété des enseignants sur l’Unité de Formation et de Production (UFP) que l’Etat a tout simplement nationalisée grâce à sa toute-puissance et la complicité d’acteurs internes, jaloux ou malveillants, mais aussi à la négligence des initiateurs de l’école qui ne s’étaient pas prémunis des précautions juridiques nécessaires.

Pour rappel, l’UFP est une initiative des enseignants de l’IUG, à la suite du voyage d’études au Canada de certains collègues qui se sont inspirés de l’expérience de ce pays en la matière. L’UFP devait assurer la formation continue de fonctionnaires et autres auditeurs potentiels ne disposant pas du temps matériel pour suivre les cours du jour. Elle devait, par la même occasion, leur permettre, à eux aussi enseignants, d’améliorer leurs conditions de vie et de travail. L’utilisation des locaux et des équipements  devait aussi assurer à l’IUG une redevance conséquente. Comme le stipulent, du reste, une disposition du Règlement intérieur de l’Université de Bamako du 15 septembre 2008(article 87 , RI signé par le ministre d’alors, Pr Amadou TOURE) reconduite plus tard dans celui de l’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako (USSGB), selon laquelle« en cas d’utilisation privative des locaux de l’Université à des fins de formation complémentaire ou continue payante, il est perçu par le Recteur une redevance qui ne peut être inférieure à 25% des recettes ». L’expérience a vite été une réussite au point que des cours décentralisés seront organisés plus tard à Sikasso, Kayes, Mopti, San, Bla. Bref, « l’affaire » a dépassé les attentes, avec à la clef beaucoup de sous. Des sous qui ont peut-être contribué à faire perdre de vue l’impérieuse nécessité de se doter de documents juridiques, dans la perspective de la conservation du joyau. La nature ayant horreur du vide, le joyau a échappé au contrôle des promoteurs. Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique est allé jusqu’à prendre un Arrêté entérinant complètement sa paternité sur l’école. Arrêté qui sera suivi de la tentative de recrutements d’enseignants permanents. Toute chose ayant conduit à la grève prolongée de quelque quatre mois, il y a quelques années de cela, à l’issue de laquelle il avait été convenu d’alléger les procédures de décaissement des fonds pour pouvoir payer les enseignants en temps réel. Malheureusement le Procès-verbal de conciliation a été une fois de plus violé, les enseignants ayant attendu près de quatre mois (janvier-février-mars-avril 2018) avant d’être payés. C’est cela qui a remis le feu aux poudres et provoqué le dernier préavis de grève, vite levé à l’issue de la réunion  d’une journée ayant abouti à un nouveau Procès-Verbal dont le contenu ci-contre.

Il faut dire que ledit procès-verbal ne saurait ou ne devrait être perçu comme une fin en soi, dans la mesure où l’on connaît le sort réservé aux précédents, et quand on sait, par ailleurs, que le recteur, le professeur Samba Diallo, qui s’était d’ailleurs fait représenter à la réunion de conciliation par son adjoint, Dr Salif Bâh, n’est qu’à quelques mois de la fin de son mandat de Recteur (mai prochain) et même de la retraite, prévue, semble-t-il en fin d’année. Mais, comme on dit, « les hommes passent, l’Etat reste ». C’est donc sur ce principe de la  continuité de l’Etat que le comité syndical de l’IUG fonde son espoir. L’ultime peut-être !

Amaye Maki

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