Un mois que l’Infss et tous ses démembrements sont paralysés sans que cela ne coupe le sommeil à nos très chers dirigeants, qui se seraient certainement trouvés une autre vocation que celle de nous servir, ce pour lequel ils sont pourtant entretenus et rémunérés sur nos frais. Comme si cela ne suffisait pas, disons comme s’il avait obtenu sa nomination à la direction de l’Infss des mains de Dieu, le directeur général, Alhousseini Ag Mohamed, s’était même permis de vouloir intimider les travailleurs de l’Institut, avant d’en prendre pour son grade face à la détermination de ceux-ci.
En effet, comme pour maquiller son incapacité à faire face aux maux qui accablent l’Infss, le Dg Alhousseini Ag Mohamed avait décidé de faire recours à une doctrine de la vieille école soviétique, à savoir “diviser pour mieux régner“, avant d’être remis à sa place, si petite aujourd’hui, par les travailleurs vacataires de l’Institut. Ceux-là mêmes qu’il voulait “utiliser” pour se donner une bonne conscience après tout le bordel qu’il a créé à l’Infss.
En effet, au cadeau empoisonné du DG de les voir prendre la place des travailleurs en grève illimitée, en contrepartie d’avantages virtuels à eux miroiter, les vacataires ont tout simplement craché sur cette proposition d’une rare bassesse de Alhousseini Ag Mohamed. “Supposons que nous ayons accepté l’offre du Dd en poignardant nos collègues fonctionnaires dans le dos, à qui devrions nous nous tourner le jour où on voudrait nous traiter comme des pestiférés, comme on le fait actuellement avec nos collègues qui, il faut le signaler, ne réclament que ce auquel ils ont droit“? S’interroge un enseignant vacataire de l’Infss. Et que réclament les travailleurs en grève illimitée depuis un mois ?
Simplement qu’ils jouissent de conditions de travail décentes, que la mutation vers le système Lmd s’accompagne des avantages y afférant, que la direction les traite en “humain” et non comme des “objets de galerie“. Voilà tout ! Mais au Mali, cela est une tradition bien ancrée dans les mœurs, il vaut toujours mieux qu’on vole, détourne et dilapide l’argent public, qu’on devienne escroc notoire et sans vergogne, qu’on soit corrupteur et corrompu… que de réclamer ses droits, surtout en allant en grève.
Sommes-nous vraiment dans un État sérieux, quand les travailleurs peuvent aller en grève illimitée sans que, ni le directeur de l’Infss, ni ses supérieurs dans la hiérarchie, du Ministre au Président de la République, en passant par le Premier ministre, n’aient de compte à rendre à personne ? Et même pas un petit problème de conscience ? Seuls les étudiants et les professionnels en formation en pâtissent alors, il étant loisible aux responsables de cette situation d’envoyer leurs familles, femmes et enfants, se former ailleurs, se soigneurs ailleurs, à mille lieux de la misère malienne. C’est cela le Mali du président IBK ! C’est cela l’honneur du Mali tant vanté ! Et c’est cela le bonheur promis aux Maliens ! Sinon dans un État sérieux, le Dg de l’Infss serait déjà démis de ses fonctions depuis belles lurettes et remplacé par quelqu’un de capable.
Le contraire aurait coûté très cher à celui dont il relève directement. Hélas ! C’est peut être parce qu’il n’y a pas de responsable dans ce pays que le directeur général de l’Institut National de Formation en Sciences de la Santé (Infss) peut se permettre de défier toute la République… À moins que ce ne soit la République elle-même qui se trouve sur le ban des accusés ! Et là c’est très grave.
Assane SY DOLO