A l’INA, le torchon brûle entre l’administration et le syndicat des élèves. Le retard dans le paiement des bourses, le manque de formateurs de qualité… sont des raisons invoquées.
“Nos conditions d’études sont précaires et ne répondent plus aux normes. L’école dispose de très peu de professeurs titulaires, la grande majorité de nos enseignants sont des vacataires et des étudiants terminalistes du Conservatoire multimédia Balla Fasséké”, s’insurge Amadou Kéita, élève en 4e année musique et porte-parole du comité AEEM de l’INA. Et d’ajouter qu’au lieu d’apprendre un métier, ils n’apprennent que la théorie. Tant et si bien que l’INA est en train de perdre sa réputation d’antan.
Pour le secrétaire général du comité AEEM, Ta Traoré, l’administration doit forcément revoir sa façon de travailler pour le grand bonheur de l’INA. “Il est de notre mission de défendre vaille que vaille les intérêts de nos camarades qui ont placé leurs confiances en nous. Ceci étant, nous demandons très respectueusement aux autorités de l’école de prendre nos doléances en compte. Il s’agit notamment du paiement à temps de nos bourses, de l’équipement de notre salle informatique, de la dotation de la salle de régie en son et en lumière, de l’aménagement de la salle des spectacles qui reste très importante pour la formation des élèves en art dramatique”, a-t-il indiqué. Il a aussi réclamé la mise à la disposition de la galerie de l’école, loué à des particuliers par l’administration.
“Une école qui forme des artistes a forcément besoin d’une galerie pour l’exposition des produits fabriqués par les élèves. Malgré cela, notre galerie, qui pourtant est inscrite au patrimoine national, a été donnée en location à un privé. C’est une chose que nous ne pouvons plus accepter”, a indiqué le secrétaire général Traoré. Et de déplorer la mise du minibus de l’école en réforme, ce qui a fortement réduit la mobilité des élèves.
L’INA est un centre d’apprentissage culturel et artistique. Il a été créé en 1933, sous le nom de Maison des artisans soudanais. Il fut plus tard rebaptisé en Ecole artisanale de Bamako, avant de devenir l’Institut national des arts de Bamako en 1963.
Le centre comporte cinq sections : peinture, musique, art dramatique, métiers d’arts et animation socio-culturelle. C’est une école qui a vu passer plusieurs générations d’artistes et de musiciens de talent, parmi lesquels Amadou et Mariam.
KANTAO Drissa