En vue de faire de la ville mystique de Tombouctou un pôle universitaire, le Gouvernement du Mali et ses partenaires, par le biais du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, a adopté un projet de création d’une Université à Tombouctou. Mme le Ministre de l’Enseignement Supérieur, accompagnée de ses partenaires sud-africain se sont rendu sur les lieux le 10 juin pour constater l’état d’avancement des travaux.
Tombouctou, avec sa richesse culturelle séculaire, avait plus que besoin d’avoir une Université moderne en son sein. C’est pour redonner à cette ville son rayonnement d’antan en termes de production et de diffusion du savoir, qu’a été adoptée la réalisation de l’IHERIABT. Ceci permettra certainement de maintenir les bacheliers. Rappelons qu’au départ, la capacité d’accueil sera de 500 étudiants et sera de 3000 étudiants au finish.
Au terme de la visite, Mme Siby Ginette Bellegarde et son hôte, l’ambassadeur sud-africain, se sont réjouis de l’état d’avancement, car, ils ont constaté que le local est prêt à recevoir le personnel de l’IHERIABT. Mais, il reste à former l’équipe de maintenance qui aura la responsabilité de garder en état cette structure. Néanmoins, il faudra régler des problèmes de fissure de certains murs et de climatisation centrale. Rappelons que la construction de ce nouveau bâtiment qui abrite l’Institut des Hautes Etudes et de Recherche Islamique de la cité mystérieuse, a été rendue possible grâce à un financement de la République Fédérale d’Afrique du Sud. Le local a reçu la visite officielle en janvier 2009 des présidents malien et sud africain.
Quant au contenu académique, il est prévu des études de l’art, de la philosophie, de l’agriculture et de l’islam. Un contenu qui a suscité un questionnement du Ministre, notamment, sur l’employabilité des diplômés en études islamiques. En effet, elle a demandé de réfléchir à des filières professionnalisantes en intégrant l’étude de l’islam dans toutes les filières comme discipline. Craignant qu’à long terme on ne se retrouve avec une situation où la formation n’est pas suivie d’emploi. L’ingénieur sud africain, sur ce point, a avancé la possibilité d’utiliser les diplômés en islam comme prêcheurs et imams à l’instar d’autres pays du monde. Mieux, il a évoqué la solution sud-africaine qui consiste à utiliser ces diplômés dans les tribunaux pour traiter des questions qui ont trait à l’islam, nécessitant une formation supplémentaire.
Oumar KONATE