Face au niveau très bas des élèves et dans le souci de renforcer la qualité de l’enseignement de base, le gouvernement du Mali est engagé dans un vaste programme de création de structures scolaires sur toute l’étendue du territoire national. Ces établissements scolaires dénommés Instituts de Formation de Maîtres, au nombre d’une vingtaine aujourd’hui, ont pour objet de former et de mettre à la disposition du Département de l’Education Nationale, des ressources humaines qualifiées, capables de transmettre des bonnes connaissances aux élèves. La réussite de cette politique dépend d’une part, d’un meilleur cadre d’études et d’autre part d’un bon enseignement donné aux élèves maitres, admis au concours d’entrée aux IFM. C’est dire qu’un élève mal formé est une bombe à retardement et une menace réelle pout l’avenir des enfants. D’où le raz-le- bol des 260 élèves maîtres de la 1ère année langue, niveau baccalauréat, de l’IFM de Bamako, sis à Hamdallaye. Voilà que depuis le début de l’année académie 2015-2016, ces élèves maîtres prendre toujours leurs cours magistraux dans une même salle de classe. Du jamais vu dans l’histoire des IFM du Mali. Une première dans le système.
Le constat est triste et dépasse tout commentaire. C’est donc, dans une salle exigüe, dépourvue de microphone dans laquelle ces pauvres jeunes élèves maitres prennent leur cours, au vu et au su du corps professoral. A ces difficultés, s’ajoutent le manque criard des table-bancs, l’insuffisance de ventilateurs et le problème d’eau qui est commun à tout l’établissement. Allez y faire un tour pour vous en rendre compte de cette triste réalité. Je vous en prie, cela ressemble à des moutons rassemblés dans un parc. Les élèves s’asseyent à même sur les fenêtres pour suivre les cours. D’autres sont obligés de se tenir debout. Pour se faire une place, il faut être présent en classe avant 7h. Dénonçant l’indifférence et la négligence de la direction, les élèves décrient le système. Au début des rentrées des classes, disent-ils, nous pensions que ce problème de pléthore serait géré rapidement. Il s’est avéré que face au retard, le bureau de l’AEEM s’est fortement impliqué dans le dossier. D’abord, la direction rassura que la hiérarchie sera immédiatement saisie pour une résolution définitive. Mais hélas, des jours et des semaines passèrent sans que la situation évolue. Revenus à la charge, les élèves seront surpris par la désagréable réponse du directeur : « il n’y a pas eu de solution, il faut vous débrouillez avec ça d’abord». « A la rentrée des classes, on nous refusé ici des transferts. Pourquoi on nous oblige de rester ici pour ensuite nous mettre dans cette condition. Comment pouvons-nous recevoir une formation de qualité dans cette situation. A notre sortie, les gens nous traiterons de nullards », s’indigne un élève maître. A quand la fin de ce calvaire ? De toutes les manières, en dépit de la nomination d’une nouvelle directrice générale, en la personne de Mme Cissouma Mateli Soumaré, le problème est entier. A qui la faute ? Aux plus hautes autorités de s’assumer devant cette situation inadmissible.
Jean Goïta