Suite au message du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, les inscriptions pour l’année scolaire 2011-2012 ont effectivement démarré dans les différentes facultés de Bamako. En effet, nombreux bacheliers venant de toute part, inondent les cours afin de parvenir à s’inscrire. Cela ne va bien sûr sans quelques embrouilles.
C’est un véritable pêle-mêle que l’on rencontre dans les différentes facultés de la capitale. A la suite du message du ministre, les étudiants ne perdent plus de temps et beaucoup comptent s’inscrire avant l’annonce d’une date éventuelle de début des cours. C’est une foule qui a pris d’assaut les cours des différentes facultés. Cette période d’inscription est devenue une véritable occasion pour certains de se frotter les doigts. Et pour cela, tous les moyens sont bons. En effet, à la FSJP où nous nous sommes rendus, le constat est que des métiers ‘’gagne pain’’ ont été crées sous le dos des ‘’bleus ‘’. Certains étudiants, les anciens ont eu la bonne et simple idée de se transformer en scribe. Au prix de 100 FCFA, ils remplissent le formulaire de demande d’inscription des nouveaux, qui n’ont aucune expérience à la matière ou du moins craignent de se tromper dans le remplissage du précieux document. Surtout qu’un étudiant n’a droit qu’à un seul exemplaire c’est pourquoi il lui est interdit de commettre une moindre erreur dan le remplissage d’où l’obligation d’en prendre soin. A ces scribes s’ajoutent les photographes. Eux aussi ne veulent pour rien au monde manquer cette occasion pour se remplir les poches.
Pour pouvoir déposer ses dossiers ou payer sa quittance, il faut soit débourser 1000FCFA et finir en 10 minutes, soit « fermer les poches » et passer toute une journée à attendre et souvent sans gain de cause. Ceux qui en souffrent le plus sont les nouveaux bacheliers venus de l’intérieur du pays et qui ne connaissent pas encore le « circuit ». En effet, les fils conducteurs de ce fameux circuit sont soit une connaissance, une relation au niveau de la faculté, soit un membre de l’AEEM. « Pour avancer et finir tôt, il faut payer de l’argent. Moi, j’ai déjà été inscrite car mon ami est membre de l’AEEM », nous explique Bintou une étudiante. Mohamed, quand à lui, est à sa deuxième journée, la première ayant été sans succès. Il nous confie : « hier, je suis venu mais ça n’a pas marché. Je viens de Kayes et je ne connais personne ici pour pourvoir m’inscrire comme les autres. Je vais donc donner de l’argent sinon je risque encore de passer la journée pour rien ». Ils sont, notamment nombreux ces étudiants de la tranche de Mohamed qui affichent un air hagard dans la cour allant çà et là sans franchir un cap, ne sachant ou donner la tête.
En attendant donc le début des cours, c’est le courage, la patience et une grande prudence qui sont les armes d’un étudiant qui veut s’inscrire en toute quiétude. Par ailleurs, n’assisterons nous pas aux mêmes difficultés qui ont conduit à une année blanche camouflée en « année suspendue » ? La question se pose toujours car jusqu’à présent, nul n’est fixé sur une date précise en ce qui concerne le démarrage des cours.
Saly KANE