Décidément, le président IBK n’a pas encore reçu son pari de lutte contre la corruption en cette année 2014. Outre l’administration publique, les établissements publics et privés, la corruption est monnaie courante dans les écoles aussi. Il suffit de faire un tour à la faculté de droit public (FDPU) et la faculté de droit privé (FDPRI) pour s’en rendre compte. Au sein de ces deux facultés qui relèvent de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB), les inscriptions des nouveaux bacheliers se passent dans des conditions peu orthodoxes pour ne pas dire dans le désordre total.
Ce désordre que l’on peut qualifier de corruption est fait en plein air par certains membres du comité AEEM (Association des élèves et étudiants du Mali) souvent en complicité avec l’administration. Car s’il n’y’a pas de complicité, l’administration aurait pu trouver des solutions pour éradiquer ces pratiques qui provoquent l’ire des nouveaux bacheliers. Le frais d’inscription des nouveaux bacheliers réguliers sont connus de tout le monde dans les universités. Il est de 6000 FCFA par étudiant. A la faculté de droit public, l’étudiant, après avoir récupéré les fiches d’inscriptions, est obligé de prendre la quittance (bulletin de versement) pour achever son inscription. Mais une fois au guichet pour prendre le fameux « sésame », les éléments de l’Aeem, au vu et au su de l’administration scolaire, les oblige de payer 1000 FCFA pour pouvoir prendre la quittance. Faute de quoi, il n’y’aura pas d’inscription. Donc au lieu de payer 6000 FCFA, l’étudiant est obligé de payer 7000 FCFA.
« Les 1000 FCFA supplémentaires seront versé dans la trésorerie de l’Aeem. Mais nous-mêmes, nous ne savons pas ce que ça va servir. La décision vient d’en haut », affirme un gros bras de l’Aeem. A la faculté de droit privé sur la colline de Badalabougou, c’est encore pire. Car le nouveau bachelier est obligé de payer au minimum 3000 FCFA dont 1000 FCFA par étape (retrait des fiches d’inscription, la quittance et le dépôt des dossiers) sans compter les frais d’inscriptions pour pouvoir s’inscrire faute de quoi il risque de faire des jours sans pouvoir le faire. « Il y’a une liste, tout le monde paye 1000 FCFA pour écrire son nom afin d’aller faire le rang pour le retrait des fiches d’inscriptions », souligne un membre de l’Aeem. Ce qui est étonnant, c’est le désordre total qui règne parce que rien ne prouve que ces 1000 FCFA vont réellement dans la caisse de l’Aeem. Celui ou celle qui détient beaucoup d’argent peut aller à l’après midi et s’inscrire. Et ceux qui n’ont que 6000 FCFA sont obligé de faire le rang dès 6 heures du matin et ne sont pas sûr de pouvoir s’inscrire le même jour. Et pourtant l’administration est au courant de ces faits, mais elle ne bronche pas. « Qui ne dit mot consent » dit l’adage. Les plus hautes autorités doivent prendre des dispositions pour que cette lutte contre la corruption devienne réalité. Si l’on n’y prend garde, cette corruption qui gangrène la plupart des secteurs de notre pays, risque d’exploser un jour. C’est, en effet, une véritable bombe à retardement !
Aguibou Sogodogo