La répartition par la Primature des structures administratives entre les départements ministériels à travers un décret du 13 mai 2019 continue de faire des mécontents, notamment au niveau des instituts de formation. Et pour cause, après les étudiants de l’Institut national de formation en sciences de la santé (INFSS), c’est au tour de ceux de l’Institut national de formation des travailleurs sociaux (INFTS) de protester contre la décision de rattacher leur école au ministère du Développement social au détriment de l’Enseignement supérieur.
Au cours d’une assemblée générale dans les locaux de l’école, le comité de l’Association des élèves et étudiants de l’INFTS a exprimé son refus de la décision des autorités de la Primature de rattacher leur établissement au ministère du Développement social. “Nous sommes une école purement professionnelle et certains comme nous ont opté pour le système licence-master-doctorat. Et seul le ministère de l’Enseignement supérieur est habilité à donner un programme type, conforme au système LMD. Dans le système LMD, j’ai la possibilité de poursuivre mes études dans les autres pays de la sous-région. Si nous retournons au compte du ministère du Développement social, c’est ce privilège que nous allons perdre et nos diplômes ne seront reconnus qu’au Mali seulement”, a fait savoir le secrétaire général du comité AEEM de l’INFTS, Cheick Tamba Kéita. Selon lui, après cette décision des autorités, ils ne sont pas restés les bras croisés.
“Nous avons déposé des correspondances dans différents départements ministériels, à la Primature, au secrétaire général du gouvernement pour leur faire part de notre souhait de revenir au ministère de l’Enseignement supérieur, nous n’avons pas été entendus. Nous avons également déposé un préavis de grève qui est resté aussi sans suite. C’est pour cela que avons décidé d’aller en grève de 72 h”, a expliqué Cheick Tamba Kéita. Cette grève ayant pris fin mercredi 12 juin, cette fois-ci c’est une cessation de cours pour une semaine qui a été décidée le même jour. “Nous sommes déterminés à faire cette lutte et nous avons le soutien des étudiants de nombreux instituts, du comité de coordination de l’AEEM et surtout du secrétaire général des enseignants de plusieurs instituts, lesquels ont aussi saisi les autorités sur la question”, a révélé M. Kéita.
Au cours de cette rencontre, le secrétaire général du comité AEEM de l’INFTS a exprimé son désarroi par le fait que la Primature ne traite pas les instituts sur le même pied d’égalité.
“Nous nous étions dans la même situation que l’INFSS, mais nous avons appris que ceux-ci ont reçu une correspondance pour leur notifier qu’ils vont revenir à l’Enseignement supérieur au lieu de la Santé. C’est pourquoi, nous aussi nous n’allons pas rester les bras croisés. Nous allons mener cette lutte jusqu’à avoir gain de cause. Pour cela, après cette grève nous allons organiser des sit-in devant la Primature, les ministères du Développement social, de l’Enseignement supérieur”, a ajouté le premier responsable des étudiants dans cette école.
A noter qu’ils sont au nombre de 700 étudiants dans cette école créée en 1974 et qui forme en plusieurs filières dont la sécurité sociale, le travailleur social spécialisé, le développement communautaire, l’économie social et solidaire, l’animation sociale et l’action humanitaire.
Lors de l’assemblée générale, le comité AEEM de l’INFSS, conduit par son secrétaire général Martin Pascal Guedegbé et quelques membres du bureau, a exprimé toute sa solidarité et son soutien aux étudiants de l’INFTS.
KassoumThéra