Avant notre arrivée à Koutiala le dimanche 17 février 2012, nous avons été informés de l’indiscipline de certains enseignants de l’Académie d’enseignement de Koutiala. Cette information a été confirmée par le directeur de l’Académie, Amadou Ag Koïna, qui n’a pas pu avancer un seul argument convainquant pour expliquer cette situation dont il semble s’accommoder.
S’il faut chercher des enseignants à présenter comme des modèles de citoyens très imbus du sens civique, il ne faut certainement pas aller à Koutiala. En effet, nombreux sont les enseignants de l’Académie qui n’ont aucun sens du devoir et n’ont cure du respect de l’autorité. La preuve, ils refusent de rejoindre leur poste d’affection dans les villages du cercle de Koutiala, préférant tous rester en ville où plusieurs s’occupent d’une même classe. Au même moment certaines écoles des villages du cercle attendent désespérément des maîtres pour s’occuper de leurs enfants.
Selon les témoignages recueillis sur place, on trouve dans les écoles fondamentales de Koutiala 4 à 5 enseignants par classe. Alors que le principe veut qu’il y ait un enseignant par classe dans le cycle fondamental. Cela veut dire que ces enseignants, inciviques et irresponsables, ne travaillent pas. Et pour autant, ils sont les premiers à demander si le virement mensuel est fait. Le directeur de ladite académie, Amadou Ag Koïna, approché par nos soins, n’a pu fournir aucun argument convainquant: «Cette situation est propre à toutes les grandes agglomérations du Mali. Nous avons des cas de force majeure. Notamment des cas de maladies et de rapprochement de conjoints. Ce qui fait que nous nous retrouvons avec des classes surpeuplées, allant de 3 à 4 enseignants par classe à Koutiala» s’est-il contenté de dire pour justifier cette situation dont il semble s’accommoder car, malgré ce disfonctionnement, le sieur Amadou Koïna a eu le courage de dire haut et fort que l’école se porte très bien dans le cercle de Koutiala. Comme si lorsque les enseignants abandonnent les classes dans les villages pour s’entasser en ville ne constituait pas une perturbation majeure à signaler. De toutes les façons, cette situation interpelle les plus hautes autorités de l’éducation du Mali.
Oumar KONATE
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