Nous annoncions dans notre précédent numéro : « Échec des négociations entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation : le mot d’ordre de grève de 120 heures prévu pour du 5 au 9 décembre est maintenu ». En effet, depuis le lundi 5 décembre, la presque totalité des classes de l’enseignement fondamental sur l’ensemble du territoire national est fermée ainsi que la majorité des classes de l’enseignement secondaire.
Face à cette situation chaotique qui risque de mettre en péril l’année scolaire 2016-2017, le ministre de l’Éducation nationale, Pr Kénékouo dit Barthélémy Togo n’a pas trouvé mieux que de s’inscrire dans la provocation et dans l’intimidation à travers une sortie médiatique sur la chaine nationale pour tenter de discréditer les syndicats d’éducation signataires du 15 octobre. Au cours de laquelle, il a essayé de démontrer le souci et la bonne foi de son département dans la gestion de cette grève.
Dans cette sortie médiatique ratée, le ministre a également évoqué les efforts déployés par ses services techniques au cours de la commission de conciliation. Selon des sources crédibles, ce qu’il a oublié de dire c’est qu’après l’échec des négociations, une rencontre s’est tenue, le vendredi 2 décembre ; une rencontre entre le ministre Togo et la Fédération nationale des parents d’élèves du Mali ainsi quelques bonnes volontés. « Au cours de cette rencontre, les mémoires en défense de la partie gouvernementale et syndicale ont été confrontés. À l’issue de cet exercice, le ministre lui-même a reconnu que ses services techniques n’ont répondu à aucune des préoccupations des syndicats », précisent nos sources.
Toujours selon nos indiscrétions, après ce constat, le ministre avait instruit à ses services techniques à reprendre le mémoire en défense de la partie gouvernementale afin d’inclure des propositions concrètes. Et de poursuivre que les agents chargés de ce travail ont passé toute la journée du samedi au bureau pour faire des retouches au document. Dans leur fuite en avant, les autorités en charge de l’éducation ont également opté pour la politique de « diviser pour mieux régner ». Car, elles ont pu débaucher la section secondaire du SNEC qu’elles brandissent comme un trophée de guerre. « À notre grande surprise, au lieu d’appeler la partie syndicale afin de les présenter les conclusions des travaux de ses services techniques, le ministre a décidé de mener une campagne médiatique à la limite de la provocation et de l’intimidation. Car, à travers cet acte, le ministre Togo s’est engagé dans un bras de fer avec les grévistes en brandissant la menace de retenue sur les salaires. Cette situation a permis de radicaliser la position des enseignants dans leur lutte », ont-ils déploré.
Du côté des syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre, la sortie médiatique du ministre est un « non-évènement ». Selon un responsable syndical, le ministre, à travers cette déclaration, vient d’engager un bras de fer avec les syndicats. À le croire, la méthode choisie par le ministre a permis de redynamiser les militants dans leur engagement à aller jusqu’au bout.
À ses dires, les syndicats de l’éducation envisagent d’autres mesures pour se faire entendre notamment le boycott des évaluations, les retentions des notes, les marches pacifiques et des sit-in. « Nos militants sont désormais requinqués après les déclarations va-t-en-guerre du ministre Togo. Le mot d’ordre de grève est de plus en plus suivi par les enseignants sur toute l’étendue du territoire national », a-t-il conclu.
Mama PAGA