Rien ne va plus aujourd’hui entre les étudiants de l’Institut national de formation des travailleurs sociaux et le Premier ministre et chef du gouvernement. Et pour cause un décret pris en conseil de ministre qui rattache désormais l’institut au ministère de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté auparavant rattaché au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Et le Comité AEEM de l’institut a décidé de se faire désormais entendre tous les jours. Une marche de protestation a été organisée hier pour prendre en témoin l’opinion nationale et internationale du danger du décret pour l’avenir des étudiants.
Après avoir saisi par écrit le directeur de l’Institut national de formation des travailleurs sociaux, les ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et celui de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté et le Premier ministre, Dr Boubou Cissé ; après avoir décrété trois grèves de 72 heures, de 7 jours et de 15 jours pour exprimer leur désaccord sur le contenu du décret pris en conseil de ministre le 13 juin 2019 de retirer leur institut du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique au profit du ministère de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté ; les Etudiants ont organisé hier une marche de protestation pour rappeler au gouvernement que leur combat est loin d’être terminé. Ainsi dès 8 h 30, les étudiants se sont regroupés dans la cour de l’institut autour du secrétaire général du comité AEEM, Cheick Tamba Keita dit ‘’Général’’. Aux dires du secrétaire général de l’AEEM, le fait de détacher leur institut du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est un frein pour l’avenir de tous les étudiants. Il ressort de ces propos que tous les étudiants actuels de l’institut appartiennent au système LMD où seul l’enseignement supérieur est habilité à piloter ce système. « Si on se réfère au décret du 13 juin 2019, les critères de pratique ne sont pas définis car il n’existe aucun article dans les textes du ministère de la solidarité. C’est un flou total et en conséquence, et au nom de tous les étudiants, nous exigeons le retour immédiat de l’I N F T S dans le giron de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique » a-t-il déclaré. Le camarade Keita a profité de cette marche pour réaffirmer les doléances posées depuis longtemps à savoir la reconnaissance des diplômes sur le plan national et international ; la hiérarchisation des enseignants, des auditeurs et des masters. Après le meeting qui a pris quelques minutes, les étudiants se sont retrouvés dans la rue jusqu’au niveau de l’express aux cris hostiles au gouvernement et au président de la république. « Personne ne peut jouer avec notre avenir. Si rien n’est fait dans un bref délai nous allons prendre notre destin en main car cela veut dire que le président IBK et son gouvernement s’en fichent de nous » a lancé le secrétaire général du comité AEEM. Mais ce qu’on retiendra de cette marche de protestation, aucun incident n’a été constaté. Malgré la présence de quelques policiers qui avaient commencé à irriter certains marcheurs, le secrétaire général a parfaitement su canaliser ses éléments et la marche s’est achevée dans un climat bon enfant. Du coup la maturité et la responsabilité des responsables du comité AEEM de l’institut sont à saluer et à encourager.
Affaire à suivre…
Sadou Bocoum