Dans un entretien qu’il nous a accordé après les cérémonies d’inauguration des six salles de classes qu’il a construites à M’pièbougou et Sikoro, l’honorable Bourama Tidiane Traoré donne les raisons de ses nombreux investissements dans le domaine de l’éducation. Selon lui, il n’aimerait pas que les enfants d’aujourd’hui rencontrent les mêmes difficultés que lui dans son enfance.
Selon l’honorable Bourama Tidiane Traoré, ce qui l’encourage surtout à investir dans l’éducation, c’est que lui-même est le fruit de l’école malienne qui a tout fait pour lui.
« Le Mali a tout fait pour moi, j’ai été à l’école jusqu’au lycée, jusqu’en classe de terminale aux frais des contribuables maliens. Etant donné que Dieu m’a donné quelques moyens, la chance de bâtir une vie stable, je pense que je dois rendre la pièce de monnaie à ce pays, surtout que je suis issu d’un milieu très défavorisé, d’un milieu rural où, durant mon enfance, je parcourais dix kilomètres, le matin comme le soir, pour aller à l’école primaire. Pour le second cycle, je partais à 25 kilomètres et au lycée à plus de cinquante kilomètres, loin de mes parents. Je ne veux pas que les enfants d’aujourd’hui connaissent les mêmes difficultés », a-t-il laissé entendre.
Avant de poursuivre, « nous ne devons pas laisser tout à l’Etat, nous qui avons eu la chance d’avoir des revenus consistants, je pense que nous devons les partager avec notre communauté et notre cher pays. Le domaine de l’éducation est extrêmement important car la compétitivité de notre pays dépend de la qualité de la formation et des études de nos enfants. Contribuer dans ce sens-là revient à contribuer au développement de son pays. ».
Concernant les deux villages qu’il vient de doter de six salles de classes, l’honorable Bourama Tidiane explique : « Le village de M’pièbougou qui a eu une école primaire depuis 1976, attendait, désespérément, un second cycle car les élèves étaient obligés de se rendre à Wéléssébougou à plus de dix kilomètres. ».
Selon lui, pour une jeune fille et un jeune garçon, c’est difficile de parcourir toute cette distance à pied ou à vélo. En plus dit-il, cela constitue des dépenses supplémentaires pour leurs familles puisqu’il faut leur chercher des vélos ou des motos afin qu’ils puisent se rendre à l’école.
« Avec ces trois salles de classes, les élèves ont un second cycle et pourront passer leur DEF auprès de leurs parents sans avoir à parcourir de longues distances pour se rendre à Wéléssébougou. », assure l’honorable Traoré.
Qui poursuit que cela va aider beaucoup d’enfants, qui, à cause des difficultés et la distance se décourageaient. Aussi, les parents qui déboursaient toutes leurs maigres économies pourront économiser ce qu’ils investissaient dans le transport de leurs enfants à Wéléssébougou.
Pour ce qui est du cas du village de Sikoro, l’honorable Traoré dira que depuis l’indépendance à nos jours, il n’y a jamais eu d’école dans ce village, où les élèves parcouraient plus de 8 kilomètres pour se rendre à l’école de Djitoumou-Dialakoro.
Ce qui était très difficile pour des enfants dont l’âge est compris entre cinq et huit ans. D’où le manque de scolarisation des enfants de ce village.
Selon le donateur, ces réalisations vont pousser de nombreux parents à inscrire leurs enfants à l’école. Mais aussi, maintiendront ceux qui sont déjà inscrits à l’école.
« C’est à cause de cela que les populations étaient très contentes, elles savent qu’elles ne vont plus devoir se réveiller à 4 heures du matin pour préparer pour les enfants afin qu’ils prennent le long chemin de l’école. Car il leur fallait une heure 30 minutes de marche pour se rendre à l’école. », a-t-il indiqué.
Avant d’ajouter qu’elles sont aujourd’hui débarrassées de cela, toute chose qui va les motiver davantage à inscrire leurs enfants à l’école.
En plus de ces réalisations, l’honorable Bourama Tidiane Traoré dit avoir construit dans son village, Bananzolé, 9 salles de classes, 3 salles de classes à Banko, 3 salles de classes à Karassana, 3 salles de classes à Korona, 3 salles à Danfara,. Sans compter les différents soutiens aux enfants de familles défavorisées qu’il aide lorsqu’ils obtiennent le DEF. Tout cela dans le souci d’empêcher aux enfants d’aujourd’hui de connaitre les mêmes galères que lui lorsqu’il était élève.
Georges Diarra