Harcèlement sexuel dans le milieu scolaire : À qui la faute ?

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Devenu une des réalités du monde scalaire, le phénomène de harcèlement sexuel jadis constaté dans les écoles supérieures est aujourd’hui répandu dans les écoles primaires. Le constat est amer d’autant plus que les enseignants se disent, eux aussi,  harcelés par leurs élèves (filles).

Certains enseignants dépourvus de tout bon sens et ignorant ou plutôt faisant semblant d’ignorer la déontologie et l’éthique de leur profession n’hésitent pas à courtiser leurs propres élèves (filles).  Pour arriver à leur fin, certains sont prêts à employer des méthodes et des pressions cruelles en cas de refus de la jeune fille. Souvent cette dernière subit en silence les atrocités de l’enseignant en encaissant injustement de mauvaises notes et autres mesquineries.

Timoté Kassogué, sociologue, explique que «ses filles se trouvent entre le marteau et l’enclume, car elles ne peuvent en parler par peur de la réaction du professeur et de paraître peu crédibles aux yeux de leurs parents».  Qu’en pensent les filles elles-mêmes ? La plupart d’entre elles se disent harcelées ou au moins une de leurs amies. Le cas de D.T est un exemple concret. Elle  raconte que : «mon professeur de français qui se trouve également être le directeur, n’arrête pas de me donner des rendez-vous, que  je n’acceptais pas d’ailleurs. Un jour, pendant la composition du trimestre, en pleine épreuve, il envoie quelqu’un m’appeler. Connaissant la raison, j’ai refusé  de répondre à son appel. Mécontent, il  m’a chassée tout simplement sans explications».

En ce qui concerne les enseignants, ils reconnaissent en partie les faits qui leur sont reprochés et affirment que jusqu’à preuve du contraire, qu’ils sont eux aussi harcelés par leurs élèves (filles). À les entendre, la façon dont les filles s’habillent pour venir en classe, ne fait qu’aiguiser leur  tentation. D’après le coordinateur du groupe scolaire Doumanzana, M. Tandian, «ce sont plutôt les jeunes filles qui harcèlent les enseignants et non le contraire, en portant des habits indécents et presque transparents. Après tout, fulmine-t-il, l’enseignant est un homme comme les autres !» Demba Diallo et Mamadou Cissé, de jeunes enseignants, abondent dans le même sens en ajoutant que «pendant les cours, les jeunes filles portent plus attention à l’enseignant qu’au cours dispensé et en dehors du cours, elles cherchent tous les moyens pour vous approcher.  Certaines se procurent de façon rusée de votre numéro de téléphone et vont jusqu’à votre domicile. Et tout cela pour avoir de bonnes notes, dans la  facilité !  Car elles ne veulent pas travailler correctement», nous expliquent-ils. Les enseignants estiment par ailleurs que les parents d’élèves n’assument plus leurs responsabilités dans l’éducation des enfants.

Pour remédier à ce mal, ils proposent au gouvernement de prendre des mesures pour exiger le port de l’uniforme dans les écoles. Et quant à M. Timoté, il pense qu’il est impératif que l’enseignant ait de l’amour pour son métier et du respect pour la déontologie et l’éthique. «Pourquoi ne pas mettre en vigueur une loi punissant cette situation», propose Timoté.

Fatoumata TRAORE 

 

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