Grève illimitée des enseignants : Les raisons de la colère

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L’école malienne est toujours malade. Très malade ! Et la grande menace plane sur l’année scolaire 2011-2012, malgré l’important fonds financier important alloué à l’éducation nationale. Déjà un petit bilan : le mois d’octobre s’est soldé avec un lot de perturbations de 120 heures. Ce n’est pas tout. Le 25 novembre dernier, le Syndicat National de l’Education de Base(SYNEB) a décidé de mettre fin au dialogue de sourds avec les plus hautes autorités par le biais d’une grève illimitée. Pour que vive la résistance !

Les enseignants maliens ne sont pas contents de l’attitude des plus hautes autorités. Raison pour laquelle le Syndicat National de L’éducation de Base(SYNEB) a déposé depuis le 11 novembre dernier un préavis d’une grève illimité sur la table du Gouvernement. Un acte qui prouve à plus d’un titre que l’école n’est pas d’aplomb. Qui pourrait se faire donc le bon Samaritain pour l’extirper de  sa marche chancelante depuis deux décennies ? En tout cas, pour l’instant, c’est la peur dans l’âme. Une peur bleue en face d’un système jugé exécrable par les spécialistes les plus pointus de l’éducation.

Le SYNEB retrousse les manches avec une grève illimitée. Et sa colère frise l’indignation. Ce qui n’est plus qu’un secret de polichinelle.  Mais, comment comprendre cette attitude du SYNEB ? On apprend toutefois, à partir de certains commentaires plus ou moins tendancieux, qu’il veut conduire ses clients, pardon les enfants, à la boucherie.

 D’abord, ce qui est sûr, on parle d’échec dans les négociations, car les plus hautes autorités ne veulent rien à propos de l’AMO. Ensuite, qu’il s’agirait d’une stratégie trop ambitieuse à l’issue de laquelle tout le monde sera perdant. Un fiasco total.

Enfin, si les revendications à toutes les formes de noblesse et de légitimité, il n’en demeure pas moins que ces syndicalistes qui prétendent se faire passer pour de véritables résistants ne sont ni plus ni moins que des énergumènes  en quête de promotion quelconque. Après tout, ils oublient leurs bases et surtout  les enfants qu’ils ont sevrés pendant plusieurs semaines de morale et d’écriture. Que sais-je ? Les cas récents des leaders de la COSES nommés dans l’administration malienne sont une illustration concrète.

  Quelles sont les raisons de la colère ?

 Le 20 octobre dernier, la marche de protestation que le SYNEB avait organisée en dit long. Une meilleure stratégie pour dire non à deux situations brûlantes : la Fonction Publique des collectivités et l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO).

Et le SYNEB n’entend ni briser son élan encore moins de fumer le calumet de la paix. Ainsi, réclame-t-il mordicus, dans son préavis de grève en date du  17 Novembre2011, la satisfaction de huit (8) points essentiels qui font aujourd’hui encore  l’objet d’une pomme de discorde avec les plus hautes autorités.

 Ces points sont pour l’essentiel :une relecture de la loi n°09_035 du 10 août 2009 déterminant les conditions d’intégration des contractuels de l’administration à la Fonction Publique de l’Etat ; la correction des arrêtés d’intégration erroné et l’accélération d’intégration à la Fonction Publique ;le paiement immédiat de tous les arriérés de reclassement et de hiérarchisation ;le paiement immédiat des arriérés d’allocations familiales ;l’arrêt immédiat des prélèvements sur les salaires au titre de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et  le remboursement intégral des sommes prélevées. Toute une menace. Wait and see !

Deux enseignants tirent à boulets rouges

L’heure est grave pour ces enseignants que nous avons rencontrés à  l’école Bouragué Sangaré en Commune IV du District de Bamako. Si leur identité n’est pas révélée ici et dans cet article, c’est parce que nous n’avons pas voulu trahir le serment du  couvert de l’anonymat. « Le Gouvernement n’a pas respecté le choix de notre peuple librement exprimé lors du forum National sur l’éducation, tenu du 30 Octobre au 02 Novembre 2008. Ce forum avait pourtant  recommandé l’intégration de tous les enseignants contractuels à la Fonction Publique», nous confient un enseignant. Et l’autre de renchérir : «Nous sommes dans un pays de droit et, au regard de ce droit, nos salaires nous  appartiennent et ils ont un caractère sacré ; et ainsi, l’obligation dans ce cas constitue un abus».

 Aux dernières nouvelles, les négociations se poursuivraient entre le Syndicat National de l’Education de Base (SYNEB) avec le Gouvernement en vue de normaliser la situation scolaire  dans les meilleurs délais. Encore, faut-il des concessions responsables pour que l’école sorte de cette zone de turbulence.                            

Par Boubacar SIDIBE (Stagiaire)

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