Dans un communiqué datant du 15 mai 2023, l’Association des Elèves et Etudiants du Mali menace les autorités de prendre en otage les épreuves du Bac qui doivent avoir lieu le lundi 19 juin 2023 soit le lendemain du referendum. La cause principale de sa menace est sans nul doute la grève des enseignants du supérieur depuis quelques mois. En plus de cette grève qui prend en otage les cours, Les élèves et étudiants sont sidérés et surpris de la non orientation des bacheliers de 2021 et 2022, mais aussi et surtout du mépris et du silence assourdissant du gouvernement face aux revendications des enseignants. C’est pourquoi Ils ont décidé de prendre le taureau par ses cornes. Ils ont alors décidé de sortir le jour du Bac pour faire sortir les élèves en les empêchant d’examiner. Vont-ils mettre leur menace en exécution ? Que doit faire le gouvernement pour éviter un scénario inédit dans notre pays ?
Après la bonne organisation des épreuves du DEF, CAP, BT, l’on s’achemine vers celle du Bac qui, il faut le rappeler est l’examen le plus important au Mali. Cet examen est en passe d’être pris en otage par l’AEEM et à juste raison, car en plus des revendications des enseignants, les admis de 2021 et 2022 ne sont pas toujours orientés. En effet, L’école malienne est empêtrée, depuis longtemps dans des crises structurelles et conjoncturelles. En plus des assemblées générales intempestives de l’AEEM, de boycott des cours et des examens par les élèves, il y a également des grèves des enseignants à n’en pas finir. Alors que depuis un certain temps on ne constate plus les grèves répétitives des élèves et étudiants mais plutôt des enseignants, aujourd’hui les étudiants ont décidé de reprendre du service en soutenant leurs professeurs dans leur noble combat pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ils sont arrivés à la conclusion que sans leur soutien les enseignants n’auront pas gain de cause, car depuis maintenant 5 mois les professeurs de certaines facultés sont en arrêt de travail et le gouvernement n’a même pas daigné résoudre leurs problèmes, pire encore il le méprise
Ainsi face à l’indifférence des autorités de la transition aux problèmes que font face les étudiants ainsi que leurs professeurs, les étudiants ont décidé de taper du poing sur la table, en menaçant de prendre en otage les épreuves du Bac. Si autrefois les étudiants, à travers l’Association des élèves et étudiants du Mali étaient réputés être des grévistes invétérés avec des heures et des jours de grève, aujourd’hui, ce sont eux-mêmes qui réclament la reprise des cours. Ce changement de paradigme est à encourager. Il revient au gouvernement de donner une réponse aux revendications des enseignants pour sauver ce précieux examen qu’est le Bac.
Pour rappel ces quelques revendications des enseignants et de leurs étudiants ne sont que la face visible de l’Iceberg des difficultés de l’enseignement supérieur. La preuve est que dans certaines facultés les bacheliers de 2017 n’ont pas obtenu leurs licences, et ceux de 2021 n’ont, non seulement pas tous été orientés, mais aussi ceux qui ont eu la chance de l’être n’ont pas terminé leur première année à plus forte raison ceux de 2022.
En sommes, il est grand temps que l’Etat prenne à bras le corps le secteur éducatif, qui est un secteur vital pour l’avenir de notre pays, car un peuple mal formé est tout simplement une bombe à retardement et son avenir est simplement hypothéqué.
Oumou SISSOKO
Pourtant les revendications sont justes et légales, mais empêcher un examen comme le BAC de se dérouler dans notre pays n’est pas aussi responsable de la part de l’AEEM. Il fallait prendre d’autres dispositifs plus responsable avant cet examen, cette organisation doit mener sa lutte avec beaucoup plus de responsabilité et de diligences et refuser d’enterrer l’école malienne qui est déjà dans un état piteux. Un pays sans école est un pays qui est appelée à disparaitre très rapidement.
« le sort de demain se joue aujourd’hui, il importe que nous en soyons conscients et que nous nous y apprêtions dès maintenant pour ne pas rater notre rendez-vous avec l’histoire ». Modibo SIDIBE Intervention du parti Fare
« Dans un moment de décision, la meilleure chose à faire est de prendre la bonne. La pire, de n’en prendre aucune » Colin Powel.
Comments are closed.