Grèves intempestives d’enseignants : Qui veut asphyxier l’école malienne ?

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Le Ministre de l’Education Nationale a rencontré les Responsables syndicaux grévistes. Pr Abinou Témé a tenu le langage de la vérité à ces derniers par rapport à leurs mouvements de grèves qu’il trouve déplacés si l’on interprète ses propos. Du coup, on se pose la question de savoir qui tire réellement sur les ficelles.

L’école malienne est devenue le four tout où toutes les revendications sont permises. Des syndicats sont créés pour revendiquer les conditions de vie et de travail des enseignants. Si revendiquer est un droit reconnu à tout syndicat de travailleurs, celui-ci doit se faire dans les règles de l’art. Cette leçon de morale semble manquer à certains de nos syndicalistes d’enseignants qui montent les enchères dans le but de rendre la vie dure aux autorités scolaires de même qu’aux parents et élèves aussi. Certains individus jugent punitives ces grèves en séries tant dans leur forme que dans leur contenu. Car, elles sont répétitives dans la mesure où un syndicat cesse son mouvement, un autre reprend le flambeau. C’est devenu une espèce de jeu de ping-pong qui ne dit pas son nom.
Les points communs à tous les syndicats sont l’augmentation de primes, l’amélioration des conditions de vie et de travail, …. Le hic est que ces revendications ont fini par faire oublier à nos pauvres enseignants les salles de classe et aux élèves la route de l’école.

Face à ces positions jugées tranchées, le Ministre de l’Education Nationale est sorti de son silence pour cracher ses quatre vérités aux meneurs syndicalistes. Pr. Abinou Témé a laissé entendre que l’Etat ne peut pas donner satisfaction à toutes les revendications. Limites budgétaires obligent. Sur la question de primes de 100.000 F CFA demandées par les Enseignants, le Ministre a opposé un niet catégorique en évoquant les incidences financières insupportables par la caisse de l’Etat. Là aussi, il évoque l’augmentation de salaire faite à tous les travailleurs du Mali en 2014 à la demande du Chef de l’Etat. Près de quatre ans après les enseignants reviennent sur le sujet. Chose que le Ministre juge inacceptable à l’état actuel du pays.
Pour le Chef du Département de l’Education Nationale, les revendications syndicales ne doivent pas faire oublier aux grévistes leur devoir régalien d’enseigner.

Les parents d’élèves également en veulent au corps professoral pour ses revendications jugées poussées. Cette année, de la rentrée des classes à aujourd’hui, les élèves n’ont pas étudié au total un mois plein de cours. On reprend les cours et on sort. On dirait un jeu d’enfants. Ces éducateurs ne se soucient plus de l’avenir des enfants qu’ils ont en charge de former. Seul compte, à leurs yeux, leur confort matériel et financier. D’où la colère des parents d’élèves. Les grévistes risquent de se faire isoler s’ils ne prennent pas garde avec leurs revendications jugées dures. On peut revendiquer en étant en classe et se faire respecter. Malheureusement, tel n’est pas le cas aujourd’hui. Nos enseignants ne se trouvent pas dans la logique de désamorce de la crise, mais plutôt dans le durcissement de la situation. Les longs jours de grèves en sont révélateurs de leur manque de foi. Malgré les inquiétudes exprimées çà et là par élèves et leurs parents, les grévistes continuent avec leurs mouvements.

La tenue du langage de vérité du Ministre de tutelle va-t-elle dissuader les grévistes ? Nous ne saurons rien le dire pour le moment. En tout cas, il y a péril en la demeure chez les enseignants. Si le Gouvernement prend ses responsabilités, il ferait des perdants surtout du côté des partisans de la satisfaction totale de leurs doléances ou rien. Une telle attitude est dangereuse pour un syndicat. En matière de revendications, il faut toujours laisser une marge de manœuvre, c’est-à-dire se mettre en tête qu’il n’y a pas de 100% de satisfaction, mais acceptables. Les grévistes semblent malheureusement avoir oublié cette leçon de morale.

Ambaba de Dissongo

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