Grèves des enseignants : Les bons offices de l’Amsuneem et de l’AEEM apportent une lueur d’espoir, une trêve de six mois envisagée

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Le ministre de l’Education, l’Amsuneem, l’AEEM et d’autres partenaires sont partants pour une opération commando, fondée sur le dialogue social, pour sauver l’année académique 2018-2019 et, partant l’école malienne, confrontée à des grèves perlées depuis octobre 2018. La trêve est possible et presque acquise.

Le ministre de l’Education nationale, Pr. Abinou Témé, ne connait point de répit sur le front du dialogue social, dès qu’il s’agit de l’école. Ce mardi encore, il était au cœur de son département en face d’une délégation conjointe Amsuneem-AEEM pour faire le point sur la gestion de la crise actuelle qui paralyse l’environnement scolaire. Histoire, dit-il, d’exorciser le mal de l’école pour qu’elle puisse retrouver la quiétude, qui n’aurait pas dû la quitter, pour le bien des enfants du pays.

Dès lors qu’il s’agit d’évoquer la cause de l’école, le ministre Témé est décidé à prendre l’initiative en direction des partenaires sociaux pour obtenir leur implication dans le règlement de la crise. Le 4 mars 2019, il était de nouveau sur la brèche pour partager cette philosophie de dialogue social qui l’anime. Le ministre de l’Education a rencontré une délégation conjointe Amsuneem-AEEM, conduite par les leaders des deux organisations respectives, en compagnie de plusieurs membres des deux mouvements.

“Notre sacerdoce, c’est l’école malienne”, a déclaré le secrétaire général de l’Amsuneem, à l’entame de ses propos introductifs, convaincu qu’il est qu’avec un homme de conviction à la tête de ce département sensible, en la personne du camarade Témé, “on ne peut pas ne pas avoir la victoire à l’école”. L’homme, pour qui le port du bonnet Cabral (en souvenir à ce leader estudiantin assassiné dans les années de braise), signifie probité, vérité et courage (il en avait pour en faire cadeau au ministre), est très explicite sur la mission : sauver l’année scolaire.

Voilà pourquoi l’Amsuneem, l’aînée, et l’AEEM, la cadette, toutes deux associations issues du mouvement estudiantin, ont fait une synergie d’actions en faveur de l’école. Dans ce sens, le secrétaire général de l’Amsuneem a déclaré qu’il a été proposé aux enseignants grévistes une trêve de six mois de suspension de la grève. Le temps, selon lui, de permettre au gouvernement de peaufiner sa stratégie pour une meilleure appréhension des problèmes soulevés.

A la faveur de cette requête, le patron de l’Amsuneem dira que les enseignants grévistes ont demandé à la médiation 72 h de réflexion pour s’accorder sur les modalités de cette nouvelle trêve. “Si la trêve est acceptée, expliquera-t-il, cela permettra aux deux parties de travailler en toute quiétude pour sauver l’école”. En tout état de cause, a-t-il ajouté, une prochaine rencontre est prévue entre les deux parties pour en fixer les contours.

 

Pour le Mali et le respect de la loi

Le représentant de l’AEEM est lui aussi favorable à la détente entre les différents acteurs pour une école plus apaisée. Tout en saluant la démarche de dialogue initiée pour décrisper la crise scolaire, il a assuré le ministre de “la collaboration franche de l’AEEM” pour apaiser la tension.

De son côté, le ministre Témé, qui a fait un aperçu général sur les dix points de revendication des syndicats d’enseignants, tout en ressortissant les acquis et les points de désaccord, s’est réjoui de cette initiative de bons offices tous azimuts Amsuneem-AEEM qui visent à pacifier l’espace scolaire.

Abordant le caractère sensible de certaines revendications, compte tenu de l’incidence financière qui s’y attache, en rapport avec l’état actuel du pays (un pays en guerre), le ministre Témé a déclaré qu’il trouve que le mot d’ordre de grève peut être levé (syndicalement s’entend), pour donner toute la chance au dialogue social de se perpétuer, pour le confort de l’école, dès lors que les syndicats ont obtenu six points d’acquis et un point d’accord partiel sur les dix.

Réitérant sa volonté d’écoute et de dialogue en direction des acteurs de l’école, y compris les syndicats d’enseignants, le ministre Témé a rassuré ses hôtes du jour que la trêve, dont il est question, est bien nécessaire pour donner des réponses concrètes et pérennes à certaines doléances, dont l’adoption requiert du temps.

S’agissant du caractère sacré de l’école ; une affaire à tous, et où se joue l’avenir des enfants du pays, le ministre Témé a expliqué et obtenu de ses interlocuteurs que le principe cardinal qui fonde toutes les actions, individuelles et collectives, sur l’école, soit bâti sur la vérité. Rien que la vérité. Et toute la vérité. En ce sens que l’école, le lieu par excellence de l’apprentissage du savoir, ne doit s’accommoder que du langage de la vérité entre partenaires.

Ce fut un message partagé par tout le monde autour de la table du dialogue. Une disposition d’esprit qui a été exprimé par le Ségal de l’Amsuneem en des termes très clairs et précis : “Nous sommes pour le Mali, et pour cela, il faut respecter la loi”.

Source : CCOM/MEN   

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