Grève illimitée des enseignants du supérieur : Les syndicalistes de la FSEG qualifient le Doyen et ses enseignants vacataires de traîtres

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Depuis le début de la grève illimitée des enseignants du supérieur, seule la Faculté des sciences économiques et de gestion (Fseg) dispense des cours, selon son Doyen  Papa Kanté. Ces cours sont donnés par des enseignants vacataires.

Les enseignants de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Fseg) prônent le dialogue comme voie de sortie de la grève illimitée, qui est au point mort depuis des moments. Avec cette situation, le spectre d’une année blanche plane. Seuls les étudiants ramasseront les pots cassés en cas de non dénouement de la grève, affirme-t-on du côté de l’administration de la Fseg.

Selon Mme Ana Traoré, enseignante à la Fseg, «La grève qui se passe présentement au niveau de l’enseignement supérieur est bien suivie par les professeurs de la Fseg, sauf une minorité d’un pourcent. Elle est suivie particulièrement par les professeurs de l’Ensup dont certains sont du Synec. C’est une grève qui a été déclenchée par le bureau de coordination des enseignants du supérieur. Et pour cause, depuis 2010, le gouvernement nous avait promis des augmentations en signant un protocole d’accord. Mais nous avons le regret de constater que ce protocole  a été signé par le gouvernement, mais il n’a été pas respecté. Chaque fois, il repousse son application. Et cette fois-ci, nous avons décidé d’aller en grève illimitée, puisque nous n’avons pas d’autres solutions. Et elle est suivie par la majorité de nos professeurs».

Aux dires de Mme Traoré, les cours ne continuent pas. Elle ajoute que c’est une minorité de professeurs, qui ne sont pas de la Fseg, qui continuent à donner des cours et «ces cours ne sont pas de qualité». «Ce sont des gens qui ont été appelés par le Doyen, dit-elle, pour venir faire des cours à notre place».

«Ce ne sont même pas des vacataires qui ont l’habitude de dispenser des cours à la Fseg. Comme le Doyen est de l’administration, ses amis et les anciens étudiants qui ont fini il n’y a pas longtemps, certains n’ont même pas soutenu leur mémoire, qui donnent des semblants de cours à la place des professeurs. Des semblants de cours parce qu’il y a des étudiants qui m’ont interpellé qu’on leur dit des choses qu’ils ne comprennent pas. Certains membres de l’administration sont même domiciliés à la Fseg, car ils sont à la recherche de l’argent. Les heures supplémentaires qu’on octroie chaque année aux professeurs, ils pensent qu’en sabotant notre grève, on va leur donner ces heures», explique-t-elle.

Dr. Boubacar Sanogo, professeur d’économie internationale à la Fseg, non moins responsable du syndicat, soutient que «la grève illimitée est suivie à 99% au niveau de la Fseg. L’administration utilise quelques enseignants vacataires qui n’ont même pas qualité à dispenser des cours. C’est une façon pour l’administration de saboter la grève déclenchée par le syndicat de l’enseignement supérieur». Pour lui, les étudiants viennent prendre des cours parce qu’ils veulent valider leur année. Et de s’interroger : «La question que l’on se pose : quelle est la valeur académique de ces cours et la qualité de ces cours dispensés par ces vacataires qui n’ont aucune expérience ?»

Au cours de son intervention,  Dr. Boubacar Sanogo a rappelé qu’en 2016, cette même administration avait fermé les classes aux étudiants et aux enseignants pendant  quatre mois. Parce qu’elle avait tout simplement jugé insuffisante l’enveloppe des heures supplémentaires que le rectorat lui avait envoyée.

«Nous sommes là pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. Nous avons cette conviction et nous allons la mener. Nous avons le souci de ces étudiants qui sont nos enfants. Notre souhait ce n’est pas de faire une année blanche, comme nous nous sommes battus l’année dernière pour éviter l’année blanche à la FSEG. C’est grâce aux syndicats que les classes ont été ouvertes l’année dernière. Le service minimum c’est dans les hôpitaux pas au niveau de l’enseignement. Nous espérons que les autorités vont rapidement appeler les syndicats pour amorcer un dialogue positif», souhaite Dr. Boubacar Sanogo.

K. KARABENTA  et O. DIAKITE/stagiaires

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2 COMMENTAIRES

  1. Au MALI existe la liberté syndicale. Je suis libre d’aller ou de ne pas aller en grève.

  2. Karabenta et Diakité, allez demander l’avis du Doyen aussi. C’est ainsi que de fait une enquête.

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