Grève illimitée du SNESUP :Des étudiants expriment leur ras-le-bol

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Le monde universitaire traverse aujourd’hui des jours noirs. Des années académiques qui ont du mal à se terminer et à cela s’ajoute une grève illimitée décrétée par les professeurs du SNESUP. Ce qui fait qu’au campus universitaire de Badalabougou bon nombre d’étudiants commencent d’ores et déjà à plier les bagages pour rentrer au village. Cela fait quelques semaines que l’université de Bamako subit un calvaire alarmant difficile à comprendre. Malgré les cours dispensés par certains profs vacataires et administrateurs universitaires, plusieurs départements ne savent pas encore le début et la fin des cours.

Seydou Sanogo, étudiant vivant au campus affirme que : « Rien n’est détestable pour un étudiant que de rester à la maison comme quoi les profs sont en grève, car nous sommes appelés à être les futurs cadres de ce pays. Les parents comptent sur nous et nous devrons leur donner satisfaction en nous mettant aux études. Mais si nos études sont toujours compromises par des personnes, sensées nous donner la connaissance, c’est une régression. Nous les étudiants vivant au campus nous ne pouvons pas dire aux parents étant au village qu’on n’étudie pas sinon ils seront découragés et perdront espoir ».

Mahamadou Diouhara, étudiant à la FLASH, pense que cette grève a pour but de piétiner l’intérêt des étudiants « L’année dernière, la grève s’était soldée par une session unique avec ses corollaires de résultats catastrophiques et au delà de cela, il y avait des programmes qui devaient être exécutés et n’ont pas pu l’être parce que le temps était imparti. Au lieu d’attendre que la situation s’empire à l’image de l’année dernière, nous devrions nous mettre en mouvement pour participer à la négociation afin de ne pas être les victimes de cette guerre qui n’est pas la nôtre, sinon c’est nous qui serons toujours les perdants ».

Bamba, étudiant vivant au campus affirme « Le problème est que chaque jour nous suivons la télévision, on ne parle même pas de notre situation et on entend souvent que les étudiants ont commencé une nouvelle année alors que d’autres n’ont pas encore fini celle de 2009-2010. Les responsables de l’éducation malienne ont démissionné et je dirai qu’ils ne se soucient plus de notre avenir ».

Abdel Nasser souligne que « C’est une illégalité de la part des professeurs. Leur cause est noble et vraie mais un prof doit donner sa main à couper pour la bonne marche de sa nation et un syndicat peut revendiquer ses droits sans aller à une grève illimitée. Les pays de la sous-région sont en train de préparer leur examen de fin d’année alors que nous autres, sommes là à voir notre éducation dans l’impasse ».

A la lumière de ces différents témoignages, des appels méritent d’être lancés. Il est nécessaire et urgent que les acteurs de l’éducation malienne prennent conscience de la gravité de cette situation aberrante. Particulièrement, le gouvernement doit assumer sa responsabilité face à cette situation récurrente et prendre des mesures idoines pour relancer le système éducatif. Les professeurs doivent cultiver l’esprit de patriotisme et de sacrifice pour éviter ces genres de crises qui ne cessent de se répéter chaque année et qui engendrent la baisse de niveau des étudiants maliens au niveau sous-régional et international. Il est bien de grever, mais il est aussi bon de tenir compte de l’avenir des jeunes générations : Question de bon sens.

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