Face à la crise universitaire actuelle, les étudiants de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (Fmpos), sur initiative de leur comité Aeem, ont lors d’une marche mardi dernier, invité les autorités et les enseignants à négocier, discuter et faire des propositions pour trouver un dénouement heureux au blocage persistant.
Plus de trois mois maintenant, les enseignants du supérieur sont en grève illimitée. Malgré les négociations entre les responsables syndicaux et le gouvernement, l’on ne parvient toujours pas à trouver un compromis pour que les cours reprennent afin que l’année universitaire soit sauvée. Soucieux donc de leur avenir et de tous les étudiants du Mali, les étudiants de la Fmpos ont effectué une marche le 29 juin 2010. Elle est partie du monument de la Paix à la Primature où une déclaration devait être remise au premier ministre, Modibo Sidibé. A son absence, une déclaration a été remise à son chef de Cabinet, Alfousseyni Sow par le secrétaire général du comité Aeem de la Fmpos, M. Sylvestre Togo.
Tout au long du trajet, les marcheurs scandaient des slogans comme : «Non à cette grève illimitée, à ces négociations sans conclusion, à ce silence qui nous tue à petit feu, à un avenir incertain et oui à une école performante et apaisée, à une année scolaire régulière, à une jeunesse épanouie, à des jeunes compétitifs qui seront les futurs cadres de demain ». Ou encore : « c’est notre avenir que vous tenez en otage. Pensez-y. Négociez, discutez, proposez et trouvez un accord, nous voulons étudier ».
La déclaration remise au chef de cabinet souligne que tous les étudiants du Mali attendent désespérément un dénouement heureux de la crise universitaire qui dure depuis plus de trois mois. «Le gouvernement consent beaucoup d’efforts en vue d’apporter des réponses objectives et adaptées aux revendications légitimes des enseignants. Cependant, il est regrettable et encore moins incompréhensible que les différentes négociations effectuées ne portent aucun fruit», révèle le message.
D’où l’interrogation des étudiants si l’on pense réellement à leur avenir, à leur formation, et de ce qui peut leur rester après trois mois, privés de cours. Malgré tout, le secrétaire général de l’Aeem fera savoir qu’ils gardent la foi et la conviction que le gouvernement et les syndicats d’enseignants feront l’ultime sacrifice qui leur permettra de regagner les classes. «Vous devez tomber d’accord. Nous vous supplions de faire des efforts des deux côtés. Nous savons que vous pouvez et devez le faire car l’avenir de notre patrie est en jeu », souligne la lettre. Et de poursuivre : «Monsieur le premier ministre, le cri désespéré et impuissant des étudiants affaiblis par cette longue crise vous interpelle et compte sur vous», conclut la déclaration.
Après avoir reçu la déclaration, le chef de cabinet du premier ministre a indiqué aux responsables de l’Aeem de la Fmpos qu’il transmettrait la correspondance à qui de droit. Aux dires du secrétaire général, Sylvestre Togo, cette marche est le début de leurs activités jusqu’à ce que l’année universitaire soit sauvée.
Hadama B. Fofana