Mme le ministre de la Fonction publique peine à s’entendre avec les enseignants grévistes qui ont durci le ton les derniers jours. Selon les grévistes, l’essentiel des points de revendication, c’est des anciens accords que l’État n’a pas honorés. De son côté, Mme Diarra Raki Talla, ministre de la Fonction publique a cautionné la rétention des salaires pour faire mal aux grévistes déterminés à ne rien lâcher sur leur doléances.
Une des prises de parole de Raky Tala la semaine dernière a suscité l’ire des enseignants qui lui ont répondu dans une mise au point le 27 février dernier. Les grévistes ont affirmé qu’il « n’est pas responsable de penser que le nombre de points d’accord peut être considéré comme une avancée » surtout qu’ils savent qu’aucune disposition légale n’impose aux syndicats le calcul du nombre de points pour suspendre leur mot d’ordre de grève comme voulu par Raky.
Mais la sortie de la ministre qui fut diffusée sur les antennes de la télévision nationale laissait penser que les enseignants sont des jusqu’au-boutistes se souciant peu des limites de l’Etat. Il ne fallait pas plus que cette sortie pour mener les grévistes à dire qu’il est inadmissible « qu’un ministre de la République puisse délibérément tromper l’opinion nationale et internationale en étalant au grand jour sa méconnaissance sur un problème connu ».
La menace de couper le salaire des enseignants n’a pas entamé la volonté des enseignants qui ont programmé une marche gigantesque le 6 mars sur toute l’étendue du territoire national. Une démonstration de force qui risque de secouer le gouvernement qui est à deux doit de céder malgré les déclarations et les menaces.
Pour ne rien arranger à la situation, l’AEEM s’est jointe au combat des enseignants avec qui elle fait presque un front commun. Plusieurs villes du pays ont été marquées par les sorties de l’association des élèves et étudiants des établissements publics. Mais les perturbations se sont étendues aux écoles privées dans un premier temps dans les villes à l’intérieur avant d’atteindre Bamako la semaine passée.
Les femmes aussi se sont jointes à la cause des enseignants dans les rues en chantant leur mécontentement face à la menace d’une année blanche dans les écoles maliennes. Par ailleurs, les enseignants bénéficient aussi du soutien de l’opinion nationale. Aucun sondage ne confirme ce soutien mais les prises de position de simples citoyens interrogés sont en faveur des grévistes qui montent l’enchère.
Dougoufana Kéita
Mr Dougoufana c’est dommage, quand un “journaliste” fait des affirmations gratuites sans un moindre sondage
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