Au Mali, les syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016, ont décidé de reprendre le travail dès le lundi 19 mai dernier. C’était le samedi 18 mai dernier, à la faveur d’une grande rencontre autour de la crise scolaire, tenue à la Primature, sous la houlette du Premier Ministre, le Dr Boubou Cissé et non moins Ministre de l’Économie et des Finances.
Les syndicats des enseignants étaient en grève depuis cinq mois. Ils demandaient notamment une revalorisation de certaines primes et de pouvoir participer à l’élaboration de la politique relative au secteur de l’éducation. Ils n’ont pas tout obtenu mais ils disent vouloir reprendre le travail pour éviter une année blanche mais aussi pour le bien du Mali. Cela, suite à la proposition chiffrée du Gouvernement sur la prime de logement. Tour à tour, les différents protagonistes ont donné leur point de vue ainsi que des conseils.
Suite à de rudes négociations entre le gouvernement et les syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016, ces derniers ont décidé de suspendre leur mot d’ordre de grève.
Lors de la rencontre, le président du Collectif des partenaires de l’école, M. Boua Simpara, a informé les participants de l’acceptation par les syndicats de l’offre du gouvernement sur le point 2 à savoir les 20 000 FCFA de majoration de l’indemnité de résidence. Cette information qui annonçait la fin de la grève a été accueillie par des applaudissements nourris.
Joint au bigophone, Aboubacar Maïga, l’un des représentants du SNESCT a souligné que la décision de reprendre de travail a été prise « pour le bonheur des enfants » et « pour le bonheur du peuple malien » avant de préciser que sur l’ensemble des dix points, il y a eu huit points d’accord.
« Au regard des avancées notoires que nous avons constatées – car nous sommes partis avec une plateforme revendicative de dix points – sur les dix points, nous avons enregistré huit accords. Un accord partiel et un point que nous avons concédé au gouvernement », a ajouté Aboubacar Maïga, avant de détailler ce que les enseignants ont obtenu.
« Nous avons tout d’abord obtenu un plan de carrière pour le personnel enseignant. Nous avons exigé et obtenu une prime de documentation qui nous a été concédée par le gouvernement, une fois par an, pour toutes les catégories d’enseignants ».
« Il y a d’autres points d’accord comme la prime de logement. Les enseignants ont demandé une prime de logement. Le gouvernement a fait une proposition de 20 000 francs étalés sur deux ans. Ils vont augmenter sur la prime de résidence actuelle pour toutes les catégories d’enseignants », a-t-il spécifié avant de souligner le point qui a fait l’objet d’un accord partiel. « Nous avons également demandé à ce que l’élection professionnelle du secteur de l’éducation soit organisée dans les meilleurs délais et les différents organes prévus à cet effet. Ce point a fait l’objet d’un accord partiel. Le gouvernement est d’accord pour que les syndicats soient membres mais pour l’organisation, le gouvernement n’est pas du tout prêt pour organiser l’élection tout de suite », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, le Ministre de l’Éducation Nationale a assuré que toutes les dispositions sont déjà prises pour permettre la poursuite de l’année scolaire.
Le P.M a salué le Ministre de l’Éducation Nationale et l’ensemble des acteurs et partenaires qui ont contribué au dénouement heureux de la crise. Toutefois « nous devons être prudents » dira-t-il, car « Chat échaudé craint l’eau froide ».
Avant de lever la séance, il a appelé les différentes composantes de la société à se faire confiance et surtout à mettre en place des mécanismes d’anticipation des crises. Le Gouvernement quant à lui, respectera tous ses engagements, a-t-il promis.
En attendant, les enfants sont donc invités à retourner à l’école.
Mariam Konaré