C’est le lundi 7 janvier 2019 que les enseignants membres des syndicats signataires du 15 octobre 2016, ont entamé un arrêt de travail, qui risque de se prolonger sur le reste du mois de janvier, voir même au-delà.
En effet, cette situation paralyse l’enseignement au niveau des écoles publiques fondamentales et secondaires. Conséquence, la quasi-totalité des établissements scolaires publics sont fermés sur toute l’étendue du territoire nationale. Pourtant, les établissements privés des mêmes niveaux d’études sont ouverts. Les apprenants de ceci travaillent normalement, au moment où, leurs frères et sœurs des établissements publiques sont dans la rue. Ils sont les enfants de parents pauvres, n’ayant pas les moyens d’inscrire les leurs dans des écoles privées.
Après toute analyse de cette grève des enseignants, les enfants de parents pauvres demeurent les plus grands perdants. Ils sont victimes de l’insouciance des enseignants, de l’inconscience des gouvernants et de la pauvreté de leurs parents. Il est bien normal, tel qu’il est dit dans le code du travail, d’aller en grève. Les enseignants grévistes, sont donc dans leur droit. Ils ont le droit de chercher les moyens d’amélioration de leurs conditions de travail. C’est une lutte légitime.
Malheureusement, se jouissant de leur droit de grève, ils hypothèquent l’avenir des pauvres enfants. Ils agissent à favoriser certains enfants sur d’autres. Il est triste de voir les écoles privées travailler, au moment où, celles de l’État sont fermées. C’est une injustice, à laquelle, il faut tenir compte. Les enseignants doivent avoir ce souci. S’il y a grève, il faut aller avec tout le monde. Dans le cas échéant, il faut surseoir à la grève. Le ridicule dans tout ça, est que même ces enseignants grévistes, ont pour la plupart, leurs enfants dans des écoles privées. Le pire, c’est de voir le gouvernement malien, dans l’inconscience et l’indifférence totale, face à une telle discrimination à l’égard d’autres enfants du pays.
Selon un adage bambara : « celui qui chercher un chameau ne verra jamais une chèvre ». Les gouvernants maliens, vivant dans l’opulence et ayant leurs enfants dans des écoles de renommés, ne pourront jamais mesurer les peines que les enfants des pauvres endurent. D’ailleurs, les gouvernants du Mali préfèrent laisser la situation dans la médiocrité, juste pour que les leurs continuent à diriger ce pays. C’est pourquoi, les parents de couches vulnérables doivent se révolter, face à cette situation de grèves interminables. Ceux sont eux qui ont leurs enfants dans les écoles publiques.
Malheureusement, eux aussi, plongés dans le fatalisme, restent assis comme des esclaves, les pieds noués. Il est vraiment temps pour ces chers enseignants du Mali, de tenir compte d’autres réalités. Aller en grève, oui, mais ayons un regard sur ces enfants de parents pauvres. Comprenons aussi que cette situation arrange plus les gouvernants. Il est aussi temps pour le gouvernement du Mali, de comprendre qu’il doit agir pour tous les enfants du pays. Il est surtout important, pour les parents pauvres du Mali, de forcer les choses et de renverser la tendance. Sinon, de même que pour eux, c’est fini, de même l’avenir de leurs enfants est hypothéqué.
Mariam Konaré