Grève des enseignants : Les écoles de la Commune VI ont bien respecté le mot d’ordre

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Depuis hier, les écoles publiques du Mali sont paralysées à cause de la grève des enseignants. A Sokorodji, l’école du second cycle “C” était déserte au moment de notre passage.

Abdoulaye Traoré, directeur de l’école, explique : ‘’pas de disposition particulière. Nous allons  faire le rapport circonstanciel et déposer au niveau du Centre d’animation pédagogique (Cap). Pendant ces 120 heures de grève, nous avons demandé aux élèves de se pointer à l’école chaque matin. On ne sait pas quand est-ce que la grève prendra fin mais nous avons la foi que cette situation ne durera pas longtemps comme l’année dernière”.

Le constat est le même à l’école de Magnanbougou. Ici, un enseignant qui a préféré garder l’anonymat, témoigne : “le gouvernement joue avec le feu, mais nous sommes déterminés à poursuivre la grève raison pour laquelle ils ont anticipé les examens. Mais, notre mot d’ordre est clair : une grève de 120 heures, du lundi 16 au vendredi 20 décembre 2019. C’est reconductible à partir du 6 janvier 2020 avec la même durée et la rétention de notes”.        

La grève concerne aussi le lycée. Au lycée Ibrahima Ly, les lycéens sont présents dans la cour et attendent patiemment les enseignants. “Notre premier trimestre était prévu pour aujourd’hui alors qu’aucun surveillant n’est présent”, constate une lycéenne de la 10e commune.      

’Seul Dieu sait comment j’ai pu me dérouiller pour amener mes enfants à l’école cette année vu la crise économique qui frappe notre pays. Je demande aussi au gouvernement de se débrouiller pour satisfaire les doléances des enseignants et les enseignants de leur côté de faire des concessions”, témoigne une vendeuse ambulante.

Pour ne pas punir les élèves inscrits dans les classes d’examen, le Cap a anticipé les trimestres et même fixé une date aux enseignants de déposer les notes.

Ousmane M. Traoré

(stagiaire)

 

En bref

Hier lundi 16 décembre 2019 les écoles publiques sont parties en grèves de 120 heures reconductible. Depuis le 28 novembre, les syndicats signataires du 15 octobre 2016, avaient déposé ce préavis de grève auprès du ministère de l’Education nationale. Pendant deux semaines des séries de rencontres ont eu lieu entre le département et la partie syndicale pour négocier autour de la question. Par manque de compromis, l’école malienne est de nouveau inactive. Le département persiste à rappeler la crise financière liée aux répercutions des multiples attaques que subissent le Mali, tandis que les syndicats tiennent à l’exécution de leurs doléances.

Fatoumata Kané  

 

ECOLE

La grève observée à 100 % dans les établissements publics

 

L’éducation est l’un des aspects fondamentaux sur lequel repose le développement d’un pays. Mais aujourd’hui, le constat est amer au Mali. Que seront nos enfants avec ces grèves incessantes ?

 

Suite aux revendications faites par les enseignants, l’Etat n’a donné aucune réponse valable à l’application de la nouvelle grille revendiquée par l’UNTM. C’est ainsi que la synergie déclencha une grève de 120 heures qui a commencé hier lundi 16 jusqu’au au 20 décembre 2019. Ce préavis de grève déposé n’a pas empêché une négociation entre les responsables de l’éducation et les chauffeurs de craies.

Durant des heures autour de la table de négociation pour trouver une solution au problème, la synergie, qui représente les enseignants, est sortie sans succès. Cet échec a conduit la synergie à maintenir son mot d’ordre. Pour plus d’information, nous avons été dans quelques écoles publiques.

Au groupe scolaire de Niamakoro, nous avons rencontré Abdoulaye Togola, secrétaire général du comité SNEB du groupe scolaire Moriba Traore. Selon lui, la grève est observée comme il se doit. Les enseignants ont respecté strictement le mot d’ordre lancé par la synergie du 15 octobre. “Cette grève est nécessaire et légale face à un gouvernement qui ne cesse de piétiner l’éducation”. Il souligne que cette lutte n’est pas une revendication mais plutôt un acquis. Après une rencontre entre le PM et la synergie le 4 octobre 2019, il aurait promis d’appliquer la loi mettant les enseignants dans leur condition avant la fin de l’année.

Le lendemain 5 octobre qui était la journée de l’enseignant, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a conforté les propos de son Premier ministre. Donc, le syndicaliste dénonce une mauvaise volonté de la part du gouvernement. “Pour informer l’opinion nationale et internationale, l’arme la plus redoutable de l’enseignant est de décréter une grève. C’est ainsi que nous avons pris le train de la grève qui nous amènera à l’objectif qui n’est d’autre que l’application de l’article 39”, explique M. Togola.

Cependant, nous avons tenu compte de certaines revendications comme les primes de documentations que l’Etat aurait honorée. Mais qui sait si l’enseignant en fait bon usage? La réponse à cette question reste suspendue, car aucune disposition n’est prise pour en savoir plus.

Pour le directeur Ibrahim Oumar Touré du groupe scolaire de Niamakoro “C”, les enseignants ont pleinement observé la grève car toutes les classes sont sans enseignant. Ce qui concerne la présence des directeurs se justifie à la mise en place du service minimum.

Pour éviter la même situation que l’année dernière, les différentes parties doivent reconsidérer leur position afin de permettre aux enfants d’avoir une bonne éducation et au pays d’avoir un avenir meilleur.

Alimamy Diawara

 

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