Grève des enseignants : Le gouvernement patauge

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Pour informer l’opinion nationale sur la crise scolaire, trois membres du gouvernement messieurs Yaya Sangaré, Mahamadou Famanta et Hamadoun Dicko étaient face à la presse, le jeudi 30 janvier, au Centre d’Information Gouvernementale (CIGMA) pour se prononcer sur la grève des enseignants qui paralyse l’école malienne.

Au cours de la rencontre avec la presse des incohérences ont été relèvées : qu’il pas de date butoir pour le recrutement des volontaires alors qu’un document circule sur la toile du département avec comme date butoir le 7 février, le nombre des enseignants, en 2018, l’actuel PM a parlé de plus de 60.000 alors Famata parle de moins de 60.000. Selon le ministre Famata, les volontaires vont bénéficier du suivi des directeurs alors que beaucoup de directeurs sont en grève. Le PM a parlé de volontaires, Famata parle de contractuels. Mieux, Famata lie dans une boule de cristal : « les 15 000 volontaires seront compléter par les enseignants grévistes qui vont se désolidariser ».

Le gouvernement, selon son Porte-parole, le ministre Yaya Sangaré,  n’a jamais dit qu’il refusait d’appliquer l’article 39 de la Loi N°2018-007 du 16 Janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale. Au nom du gouvernement, il affirme reconnaitre  la légalité et la légitimité des revendications des syndicats des enseignants.

Cependant, les deux partis n’arrivent pas à faire même interprétation de la Loi.  Cette exigence des syndicats des enseignants, selon lui, n’est pas acceptable pour deux raisons fondamentales. La première, selon lui,  est sa soutenabilité financière.

La deuxième raison est la plus fondamentale, si l’Etat cédait à cette pression des enseignants de vouloir coûte que coûte obtenir cette majoration en faisant une rétroaction à partir de 2019. « Cela peut entrainer la frustration des autres syndicats ».

Le ministre du Dialogue social, Dr Oumar Hamadoun Dicko, a fait le point sur le processus de négociation. Il a indiqué que le gouvernement n’a aucun problème par rapport à l’application de la Loi. Toutefois, précise-t-il, il faut tenir compte de l’équilibre de la Nation. Selon lui, l’incidence financière de l’application de l’article 39 s’élève à 58 milliards de CFA.

Il a invité les syndicats des enseignants à revenir sur la table des négociations afin de trouver une solution intelligente à la question. Le gouvernement pour sa part reste disponible, assure-t-il. Avant d’ajouter que la trêve sociale est importante et même capitale pour le Mali.

Le collectif des syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 demande l’application de l’article 39 de la loi portant statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale. Ce texte prévoit une majoration des revenus des enseignants à hauteur  de 20%.

Pour envenimer la situation les autorités trainent les pas à appliquer les dix mille francs (10 000 FCFA) comme indemnités de résidence prévu à partir de janvier 2020 conformément aux accords antérieurs par faute de décret d’application.

Cette attitude plaide t- elle en faveur d’une trêve sociale ?

Cette frustration est née de l’accord conclu entre le  gouvernement et l’UNTM le 29 janvier 2019, cependant l’article 39 de la loi 007 du 16 janvier 2018 portant Statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et  spéciale, stipule que : « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale ».

Avant, le déclanchement de ses grèves, la synergie a adressé des correspondances au ministre du Dialogue social, du travail et de la fonction publique le 30 mai  2019, sans suite et une deuxième en juillet 2019, répondu le 30 juillet 2019 sans être précise et sans apporter une suite favorable. Le ministre se rabat alors sur le PM qui à son tour n’a pas aussi répondu. Constatant, le manque de motivation  la synergie a organisé une conférence de presse le samedi, le 28 septembre 2019 afin d’informer l’opinion nationale et internationale de la mauvaise volonté du gouvernement. Entre temps les syndicats signataires du 15 octobre se sont minus de nombreux gardes fous en rencontrant plusieurs partis politiques, la société civile, les familles fondatrices et les leaders religieux.

Une année tronquée vient de s’achever avec une série de grèves qui a fortement impacté l’année scolaire. Une autre année scolaire incertaine commence.

Mahamadou YATTARA

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