Grève des enseignants du préscolaire au secondaire : L’impasse ou le couloir d’une longue année scolaire

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Les années scolaires semblent se succéder et se ressembler au Mali, notamment au préscolaire, au primaire et au secondaire. Depuis la dernière année scolaire (2018-2019) le front scolaire ne faiblit pas. Les syndicats de ces différents ordres d’enseignements, appelés Synergie, sont à cheval sur le suivi et l’application des engagements pris par le gouvernement. Ainsi, un point chaud oppose les deux parties, c’est l’article 39 du protocole d’accord entre le gouvernement et l’Union malienne des travailleurs du Mali, UNTM.

L’école publique, du préscolaire au secondaire, est paralysée depuis novembre 2019 à cause du nom application de cet article 39 qui stipule que tout avantage accordé aux fonctionnaires du statut général revient de plein droit aux enseignants des trois ordres suscités. Selon le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, lors d’un passage d’information sur le plateau de la télévision nationale, il y a deux obstacles : d’un côté le temps d’application qui doit l’être à partir de janvier 2019 pour les syndicats et janvier 2020 pour le gouvernement et l’indice d’application. Le gouvernement souhaite appliquer sur l’indice du statut général des enseignants contrairement aux syndicats qui le veulent sur l’indice de leur statut autonome. Depuis l’ouverture des classes en octobre 2019, les préavis de grève, les grèves, les meetings, les Assemblées générales, les sit-in et les marches des enseignants (les manifestations du 23 janvier et du 13 février dernier en sont des illustrations), des parents d’élèves et même des élèves de l’éducation de base, qui pour réclamer l’application de l’article 39 de la loi n°2018-007 du 16 janvier 2018 ou pour la réouverture des classes, dans différentes localités du pays (Kayes, Bamako, Ségou, Sikasso…) se sont multipliées.

Est-ce l’impasse ? En tout cas, la crise paraît une épine au pied du gouvernement. Des négociations se sont aussi multipliées, de nombreuses rencontres ont eu lieu. Que de déclarations, à la fois venant du président de la république qui a demandé à tous les acteurs sociaux d’observer une trêve en raison de la crise sécuritaire, des membres du gouvernement dont le premier ministre qui se soucie de l’incidence budgétaire de l’application de l’art 39 comme le veut la Synergie. Les six syndicats signataires d’octobre 2016 aussi ont organisé leur conférence d’information de l’opinion, participés aux débats sur les plateaux des radios et télé privées. En vain ! Les lignes n’ont toujours pas bougé. Le nouveau préavis déposé sur la table du ministre de la fonction publique et du dialogue social pour vingt jours depuis le 17 février. Le break d’une semaine environ n’a pas suffi pour vider ce dossier afin que l’école reprenne pour de bon. Déjà, on n’est plus loin du scénario de l’année dernière, pour ne pas dire que nous y sommes, celui qui a obligé le monde de l’éducation de base et du secondaire à travailler jusqu’en fin août 2019 mais avant, la perturbation des cours dans les écoles privées est aussi une menace pour ce qui reste de l’école. Les syndicats auraient envisagé le boycott des législatives certainement par une abstention de vote de ses militants.

Comment toutes les parties peuvent être à cour de propositions pour la sortie de crise ? Dans une situation pareille, c’est la partie gouvernementale qui doit multiplier les propositions possibles d’application des engagements avec possibilité pour la médiation de suivre son exécution. Cette panne de solution n’étant pas normale dans la chaine de gouvernance, jusqu’où nous amènera t-elle ?

Drissa Tiémoko SANGARE

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