Comment gérer, de manière qualitative et quantitative, le personnel des structures éducatives privées -écoles communautaires, enseignants contractuels…- quand on sait que le départ à la retraite des enseignants du public risque de créer un vide qu’il ne serait pas aisé de combler? C’est, entre autres, l’une des questions pertinentes qui préoccupent le Syndicat National de l’Education et la Culture (SNEC).
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Aussi, le Bureau Exécutif du SNEC a organisé, le 16 Novembre 2007, à la Bourse du Travail, une rencontre de concertations avec ses partenaires techniques et financiers et les organisations la société civile qui interviennent dans l’éducation : Commission nationale UNESCO, CCA-ONG, CAFO, WORLD Education, SNV, Helvetas…
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La rencontre était assurée par le S.G adjoint du Bureau Exécutif du SNEC, M. Sidiki Diarra, et les 1er et 2e secrétaires exécutifs du Bureau, M. Maouloud Ben Katra et M. Famoro Keïta, tous deux chargés de la formation, de la recherche et des questions académiques du syndicat.
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Décentralisation, d’accord, mais précaution d’abord
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Selon le principal conférencier, M. Famoro Kéïta, l’objectif de la concertation visait “à échanger avec les organisations et partager avec elles notre vision sur la gestion de l’école, décentralisée.” C’est dire que le SNEC ne remet pas en cause la décentralisation, comme l’a confirmé M. Kéïta : “Le SNEC n’est pas contre la décentralisation de l’Ecole, mais souhaite que la carrière des enseignants soit gérée par l’Etat”.
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Pourtant, l’Etat s’est beaucoup investi dans la promotion de la gestion de l’Ecole en mode décentralisé. Sur ce plan, le Mali est un exemple-pilote non seulement au niveau de la sous-région, mais au niveau de l’Afrique. Cet exemple est même cité et donne aujourd’hui lieu de référence, sous d’autres cieux.
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Malgré tout, un grand risque demeure : celui de voir se développer un système éducatif à deux vitesses, où les enseignants de l’Etat ont accès à un plan de carrière, et les autres contraints de subir la précarité de la fonction, de par même leur statut de privés.
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Pour éviter une discrimination injuste, le gouvernement doit faire en sorte que ces enseignants non fonctionnaires aient un plan de carrière au même titre que leurs collègues du public.
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La valorisation ou revalorisation du statut et de la condition des enseignants non fonctionnaires est donc nécessaire. Et pour cause : pour l’expansion du personnel enseignant, l’Etat, les collectivités et les communautés ont recours aux contractuels, vacataires et autres enseignants logés à la même enseigne, dans le cadre de la décentralisation de l’Education.
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Ces enseignants non fonctionnaires représentent des effectifs importants : plus de 84% au 1er cycle, plus de 75,5%, au 2e cycle, 2,5% au secondaire, et 13,34% au supérieur.
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Au premier cycle de l’Enseignement fondamental, le taux d’admission dans les écoles communautaires et les médersas est plus dynamique que dans les écoles publiques: de 18,3 à 19,1% pour les écoles communautaires, et de 10,5 à 12,7% pour les médersas.
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Pour renforcer la participation des communautés au niveau local dans la gestion et le financement de l’école, la gestion de l’école ne relève plus de la seule responsabilité de l’Etat, mais aussi des collectivités locales, communautés, enseignants, Services Techniques Déconcentrés (STD) et syndicats.
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Dans le cadre de la gestion des écoles par les communautés, l’appui des partenaires techniques et financiers de l’école est déterminant. Car, c’est avec eux que l’Etat procède à l’analyse et au suivi des expériences passées et en cours de l’école. Mais la situation de l’école étant loin des atteintes souhaitées, ses acteurs doivent se mobiliser suffisamment pour collaborer toujours ensemble.
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D’autre part, le transfert des ressources -en particulier les ressources PPTE- n’a pas effectivement accompagné celui des compétences. Ce qui a aggravé les conditions de vie des enseignants non fonctionnaires, obligés le plus souvent d’être pris en charge par les communautés de leur lieu de fonction.
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Et quand on sait que ces communautés et les communes ont du mal à prendre correctement en charge les questions éducatives, on mesure toute l’importance d’une l’implication plus renforcée des ressources PPTE dans la promotion de la gestion décentralisée de l’Ecole.
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Pour satisfaire les besoins des communautés, certaines communes urbaines incitent des écoles privées à se développer. Ce qui, à la longue, risque d’aboutir à la privatisation définitive de l’Ecole.
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Cette gestion de l’Ecole, en mode décentralisé, complique l’objectif et les missions dévolus à l’école. Si bien que dans ce cadre, l’implication de l’Etat, des élus, des partenaires et de l’administration scolaire s’avère encore plus déterminante, et pour causes.
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L’Etat recrute et règle la carrière des personnels. Les élus réalisent les infrastructures et achètent le mobiliser et le matériel didactique. Les partenaires et l’administration scolaire évaluent et contrôlent la mise en oeuvre des missions assignées pour l’école. Quant aux collectivités, elles interviennent dans la construction des infrastructures et s’occupent de l’achat du mobilier.
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Malgré tout, l’implication de tous les acteurs de l’école doit être assez marquante pour lui assurer un avenir meilleur, et partant, conférer au personnel des enseignants non fonctionnaires un statut plus sûr.
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C’est conscient de ce fait que lors de sa rencontre du 16 Novembre avec ces acteurs de l’école, le SNEC leur a fait part à la confection de son document – non encore finalisé- à soumettre à l’appréciation et la contribution desdits acteurs. C’est dire tout le souci que le SNEC accorde aux différents problèmes et perspectives relatifs à la promotion de l’école malienne.
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Aussi, ladite rencontre du 16 Novembre, organisée par le Syndicat, sera suivi d’un pladoyer auprès des partenaires techniques et financiers, du gouvernement, du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, et de l’Assemblée nationale. Ce travail se fera non seulement à Bamako, mais aussi dans les régions. Et c’est dans ce sens que tous les responsables syndicaux du SNEC ont été formés.
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