Il n’est un secret pour personne que les épreuves du DEF et du Baccalauréat de cette année ont été émaillées de beaucoup d’irrégularités comme les fuites de sujets, fraudes, retard dans le démarrage des épreuves du Bac etc. L’affaire a suscité colère et indignation des maliens au point que le Ministre de l’Education Nationale et de la Promotion des Langues Nationales a pris un certain nombre de mesures comme la suspension du Directeur National des Examens et Concours de ses fonctions et l’ouverture d’une enquête. L’ouverture de cette enquête a donné une autre dimension très grave à l’affaire avec la découverte des centaines de faux diplômes.
Malgré les sketchs télévisés et les discours à la fois du Président de la République et du Ministre de l’Education Nationale et de la Promotion des Langues Nationales demandant la moralisation des examens, certains examens comme le DEF et le Baccalauréat ont connu des fuites de sujets d’une ampleur tellement grave qu’au point que le Ministre de l’Education a changé tous les sujets du Baccalauréat à la dernière minute. Des sujets qui avaient tous fuités. L’affaire a suscité beaucoup de réactions à la fois des autorités politiques et autres acteurs du monde éducatif.
Le Ministre de l’Education et de la Promotion des Langues Nationales après avoir limogé le Directeur du CNECE a demandé l’ouverture d’une enquête pour situer les vraies responsabilités. L’ouverture de cette enquête a permis la découverte d’un important réseau spécialisé dans la fuite des sujets.
L’affaire était jusque là considéré comme un simple délit jusqu’à la découverte de ces centaines de faux diplômes de baccalauréat et de DEF et une importante somme d’argent retrouvés dans le domicile d’un suspect par le Brigade d’Investigation Judicaire. Depuis lors, l’affaire a pris la dimension d’un crime, car il faut le rappeler, ces faux diplômes feront de ses auteurs et complices, comme auteurs et complices de faux et usages de faux. Ce qui est un crime prévu et punit par le code pénal.
Selon une source sûre, le dossier a été confié au tribunal de la Première Instance de la commune III depuis ce mardi 1 juin 2014. La même source affirme que l’enquête est à sa phase préliminaire. Il s’agit là d’identifier les auteurs des complices. Cette phase sera suivie de la nomination d’un juge d’instruction par ordonnance du Président du tribunal qui aura la destinée de l’affaire.
Ils sont au nombre de 60 présumés corrupteurs dont 15 agents du Département de l’Education à répondre de ces accusations.
Pour l’instant, le Ministère en charge de l’Education refuse de faire tout commentaire vue l’étape du dossier au risque de se voir sur deux fronts, car les accusés risqueront de porter à leur tour, une plainte contre elle pour entrave à la bonne marche de la justice.
Il reste maintenant à prier pour que l’Etat gagne au moins ce procès car l’on a l’habitude d’attendre sinon de voir l’Etat perdre presque tous ses procès. Un cas plus récent, le Ministère du travail contre les 263 radiés de la Fonction Publique que l’Etat a perdu, dont on ne sait avec quel avocat ?
Affaire à suivre!
Modibo Dolo