Comme l’ont annoncé des confrères de la presse privée dans leur édition d’hier, des têtes ont commencé à tomber dans le dossier des fuites de sujets de l’examen du Diplôme d’études fondamentales (DEF), alors même que les enquêtes pour situer les responsabilités dans cette affaire sont loin de toucher à leur fin.
Le ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Marie Nana, a d’ores et déjà suspendu le directeur du Centre national des examens et concours de l’Education, Bakoni Ballo. Les enquêtes continuent pour connaître le rôle de certains agents du département et de responsables d’écoles privées soupçonnés d’être impliqués dans le scandale. L’on se rappelle que le 5 juin dernier, premier jour des épreuves du DEF, les sujets de rédaction et d’histoire et géographie ont fuité dans des centres d’examen de la capitale et de Kati.
Le lendemain, les sujets de mathématiques et de physique-chimie sortaient subrepticement à leur tour. L’ampleur du phénomène a contraint le département de l’Education nationale à changer les sujets à la dernière minute à chaque fois. Certains centres d’examen ont ainsi été contraints de retarder de deux heures le début des épreuves. « Bamako, Kati et Ségou ont été concernés par la fuite des sujets. Les enquêtes sont en cours pour situer les responsabilités. Le ministre est déterminé à aller jusqu’au bout », assure un haut responsable du département qui a confirmé la suspension du directeur du Centre national des examens et concours de l’éducation. « Nous mettons tout en œuvre pour que ces pratiques ne se produisent pas. Hélas ! », soupire notre interlocuteur comme un aveu d’impuissance. Après le DEF, tous les yeux sont rivés sur le Bac. Nous n’avons pas pu confirmer les rumeurs qui ont circulé hier sur la fuite des sujets de cet examen. Dans tous les cas, le ministère de l’Education nationale confirme avoir procédé à des changements de sujets dans certaines centres d’examen de la capitale. « Nous l’avons fait par mesure de précaution et sur la base de certaines informations. Mais pour le moment nous n’avons reçu aucune confirmation de fuite de sujets au Bac », explique le haut responsable de l’éducation. Comment les sujets sont-ils élaborés, choisis et acheminés dans les centres d’examen ?
Selon notre interlocuteur, le choix des sujets des examens au DEF se fait selon une procédure bien rodée depuis plusieurs décennies. Pour cet examen, le directeur national des examens et concours de l’éducation reçoit des propositions des centres d’animation pédagogique. Un comité est mis en place par ses soins. Ce comité en collaboration des conseillers du département choisit les sujets qui seront retenus pour l’examen. Suit un impressionnant travail de secrétariat pendant lequel des sujets sont rédigés et photocopiés en plusieurs dizaine de milliers d’exemplaires. Les sujets sont ensuite retirés par les directeurs des académies qui à leur tour les remettent aux présidents des centres d’examen dans leur circonscription.
Pour le Baccalauréat, les propositions sont faites par les académies à l’Inspection générale de l’enseignement secondaire. Cette structure choisit les sujets et assure tout le travail de secrétariat. Les sujets sont ensuite transmis aux directeurs des académies pour les centres d’examens. Hier, Mme Togola Jacqueline Marie Nana a rencontré les membres de la Commission éducation de l’Assemblée nationale à qui elle a donné des éclaircissements sur les événements de ces jours derniers. Pour le moment, il n’est pas question de reprendre le DEF dans un quelconque centre d’examen, contrairement aux rumeurs qui circulent à ce sujet.
Be COULIBALY