Fuite généralisée des sujets du DEF et du BAC : Un sabotage orchestré par certains cadres du Département

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A Bamako et environnants, l’examen du Diplôme d’études fondamentales (DEF) a été caractérisé par une fuite généralisée des sujets.  Grâce au sens de responsabilité de la ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Marie Nana, le pire a pu être évité au Baccalauréat. Car le réseau de vendeurs de sujets a été démantelé et les sujets renplacés in extremise.

 

 

Pour insuffler un nouveau souffle à l’administration scolaire, le ministre de l’Education nationale a en mars dernier relevé les chefs de division et de section ainsi que 12 directeurs d’académie. Diplomatiquement, on leur reprochait d’avoir trop duré dans la boîte et qu’une certaine routine s’était installée au niveau de l’administration scolaire. Mais, en réalité, selon des indiscrétions, il s’agissait d’écarter les cadres impliqués dans les fuites des sujets d’examens. En clair, enlever le ver du fruit.  Dès lors, certains de ces cadres relevés ont juré de faire la peau au ministre Togola Jacqueline Marie Nana.

 

 

Ainsi, ils ont séduit le nouveau directeur national du Centre  des examens et concours, Bakoni Ballo, qui au finish est naïvement tombé dans leur piège. Le personnel du Centre national  des examens et concours a été composé essentiellement par ce dernier de ces cadres relevés. Sans tarder ils ont commencé à s’adonner à leur jeu favori, cette fois-ci avec l’intention de nuire au ministre de l’Education en sabotant les examens. Ainsi au DEF, les sujets  ont sauvagement fait fuite. On pouvait même trouver les sujets traités sur Internet, indiquent certaines sources.

Vu la gravité du sabotage, une fuite similaire à celle du DEF au Bac était prévisible. C’est ainsi que la ministre de l’Education nationale a anticipé les choses en prenant sa responsabilité. Elle a commencé par suspendre le directeur national du Centre des examens et concours avant de se débarrasser de la quinzaine d’agents qui constituaient la commission d’organisation des examens de fin d’année scolaire. Après cet acte hautement responsable, elle a mis en place une commission restreinte autour de son Cabinet afin de remplacer les sujets choisis par l’autre commission soupçonnée d’appartenir au réseau de vente de sujets. Ce qui explique le chamboulement et le retard constaté dans le démarrage des épreuves du baccalauréat le mardi 10 juin.  Au même moment, la chef du Département a mis en  branle une équipe pour démanteler le réseau de vendeurs de sujets dont la racine se trouverait au sein du Département. Partant, elle a choisi la méthode d’infiltration.

 

 

Ayant appris qu’il y a un homme suspect derrière le fleuve, nous indique un responsable du Département de l’Education, Mme le ministre a envoyé un élément se faisant passer pour un parent d’élève intéressé par les sujets. Ce dernier une fois sur place a échangé avec le présumé vendeur de sujets qui a affirmé détenir les sujets du Bac et qu’il les vend à 60.000FCFA.  Mais, aurait précisé le vendeur, «j’ai appris que les sujets qui sont en ma possession ne sont plus d’actualité. Ils sont anciens car il semble que le Département a décidé de les remplacer. Tout compte fait, je serai en possession des nouveaux sujets avant le crépuscule. Donc, tu m’appelles et on se retrouve quelques part pour conclure le marché».

 

 

A partir de là, le numéro de téléphone de l’intéressé a été mis sur écoute. Un enregistrement sonore de sa communication que nous avons pu écouter révèle : «la sauce sera prête avant la (sic) crépuscule, on se verra pour peaufiner le marché ». C’est ainsi que le réseau de vente de sujets des examens qui existe depuis belle lurette au Département a été démantelé.

 

 

Entre temps, la ministre a mis en demeure la commission restreinte chargée de choisir les nouveaux sujets. «Si jamais il y a fuite de sujets cette fois-ci, je vous conduirai directement en prison» assénera-t-elle. Cette mise en demeure a été prise au sérieux car, au moment où nous mettons sous presse, aucune fuite de sujets du Bac n’a été signalée. Excepté le retard constaté au démarrage des épreuves, toutes les opérations du Bac se déroulent dans les conditions optimales.

Oumar KONATE 

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