Il y a eu donc plus de peur que de mal. Les épreuves qui ont fait l’objet de fuite ont été prolongées et la session s’est poursuivie
La rumeur d’une fuite des sujets du Baccalauréat a vite fait le tour de la capitale très tôt dans la matinée hier, un peu avant le démarrage des épreuves du troisième jour de cet examen qui a commencé depuis lundi. La rumeur sera confirmée quelque temps plus tard par un responsable du ministère de l’Éducation nationale qui a assuré que des dispositions ont été immédiatement prises pour remplacer les sujets dans tous les centres d’examen. En clair, les épreuves de la journée d’hier ont été simplement terminées et la session s’est poursuivie.
Notre équipe de reportage s’est rendue au Groupe scolaire de Kalaban-Coura IV qui compte 5 centres d’examen. Qu’est-ce qui s’est passé ? Dans ce groupe scolaire que nous avons visité, les présidents des 5 centres d’examen s’étaient présentés tôt à l’Académie d’enseignement de Bamako-rive droite pour retirer les sujets d’examen.
À leur arrivée sur les lieux, ils ont été informés par la hiérarchie de la fuite, autrement dit que les sujets du jour sont déjà à la disposition du grand public et ne devraient plus être traités par les candidats.
L’Académie leur demande ensuite de retourner ainsi dans leurs centres respectifs et de patient, en attendant de mettre à leur disposition les nouveaux sujets. Au même moment, les candidats, bien présents dans leurs salles d’examen, avaient en possession les copies d’examen qu’ils avaient déjà remplies (les en-têtes).
Ils attendaient sereinement qu’on vienne leur distribuer les sujets d’examen. Mais cette attente se prolonge des heures jusqu’à l’après-midi (vers 13 heures) et certains candidats ont fini par demander la permission aux surveillants pour se soulager. Pour certains, c’était une manière de déstresser.
Au finish, présidents de centres, surveillants et candidats ont libéré les salles d’examen pour envahir la cour du groupe scolaire qui abrite leurs différents centres d’examen. Les lieux grinçaient du monde. Chacun allait de sa petite inquiétude personnelle.
Certains candidats connus la parade dans la révision de leurs leçons, d’autres regroupés autour des vendeuses, cherchaient à s’empiffrer de sandwichs et d’autres amuse-gueules. Certains présidents de centres d’examen et leurs surveillants discutaient de la situation et de la meilleure formule à trouver pour une décrispation de la situation. Ils s’abstenaient d’accorder une quelconque interview à un journaliste.
Au centre du Groupe scolaire de Kalaban-Coura ACI, le Premier Minister, Dr Choguel Kokalla Maïga, avait donné le coup d’envoi du Bac, les épreuves avaient été aussi immédiatement prévues où. Joint au téléphone, le président de ce centre d’examen, Harouna N’diaye, confirmera que les candidats ont pu traiter les nouvelles épreuves.
On parle de fuite de sujets, lorsque les épreuves d’un examen scolaire comme le Bac, le Diplôme d’études fondamentales (DEF) ou d’autres examens sont connus avant et pendant l’examen. Selon les spécialistes, « la fuite des sujets se définit aussi par la mise au grand jour et par la possession du public d’une manière ou d’une autre des sujets de composition ou d’examen susceptibles d’être très confidentiels. Elle peut enfin être une révélation de certaines informations confidentielles de l’organisation des examens».
Sidi Y. WAGUÉ