L’association des élèves et étudiants du Mali en guise de solidarité avec le collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016 de l’éducation fondamentale et secondaire en grève de 9 jours, est rentré dans la danse depuis ce jeudi 4 janvier. L’objectif est d’interpeller les autorités compétentes à trouver une solution idoine à cette crise.
Adopté le 9 novembre en conseil des ministres, le statut du personnel de l’éducation nationale a été envoyé à l’Assemblée nationale pour vote. Malheureusement l’Assemblée nationale ne l’a pas pris en compte lors de sa session qui a pris fin le 15 décembre dernier. C’est face à cette situation que les syndicats signataires du 15 octobre 2016 ont entamé une grève de 9 jours allant du 18 au 22 décembre 2017, et du 2 au 6 janvier 2018.
Vue la gravité de la situation, l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), victime collatérale de cette grève, ne veut rester en marge. Elle vient d’entamer ce jeudi une grève de 72 heures. Son secrétaire général, Abdoul Salam Togola, déplore le déséquilibre dans les secteurs public et privé : « depuis l’année derrière nous avons constaté qu’il y a un désordre au niveau du système éducatif. Et cela, le fait que les établissements ne suivent pas ensemble les mêmes temps de cours. Nous avons remarqué que l’année derrière, il y a eu une grève décrétée par le corps professoral qui a joué beaucoup sur le programme des établissements publics tandis qu’au même moment, les privées continuaient avec les cours. Vu que ces élèves maliens ont l’examen sur les mêmes sujets, pourquoi ne pas revoir la situation et harmoniser le système éducatif enfin que tous les enfants du pays puissent être dans les mêmes conditions d’études ».
L’année passée l’AEEM avait fait des propositions aux autorités éducatives de revoir cette situation enfin que cette grève entamée puisse avoir une issue favorable. Malheureusement, selon le premier responsable des élèves et étudiant du Mali, le constat reste le même. Aujourd’hui cette association faitière entend fermer hermétiquement les classes sur toute l’étendue du territoire si les solutions idoines ne sont réunies pour une solution définitive à cette grève des enseignants. « Nous avons décidé d’arrêter toutes les activités pédagogiques afin que l’Etat revienne sur le système éducatif. Il s’agit de voir quelle organisation il faut y mettre pour une cohérence et une harmonie enfin que tous les enfants du pays puissent être dans les mêmes conditions d’apprentissage et d’étude. Nous disons aux autorités que nous préférons fermer l’école que de vivre dans cette formalité, parce que si nous passons notre temps à l’école comme ça, nous ne pourrons pas être capables de relever le défis de demain», dira-t-il
Cette initiative de l’AEEM venant s’ajouter à celle des enseignants risque de compromettre cette année scolaire déjà fortement secouée par l’absence d’évaluation dans les écoles.
Ousmane B. Sagara