Front scolaire : Les enseignants du secondaire des collectivités montent au créneau “Nous envisageons de passer à l’offensive dès cette rentrée scolaire, si certaines de nos doléances ne sont pas satisfaites” Déclare Adama Konaté, secrétaire général du Sypesco

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C’est le 22 février 2014 que le congrès constitutif du Syndicat des Professeurs de l’Enseignement Secondaire des Collectivités (Sypesco) s’est tenu. Pour faire le bilan de ses six mois d’existence et tracer les prochaines étapes des actions à mener, le comité directeur du bureau exécutif national du Sypesco s’est réuni le samedi 06 septembre 2014 à la Maison de l’Enseignant, sous la présidence du secrétaire général dudit syndicat, M. Adama Konaté. En effet, le règlement intérieur du Sypesco prévoit que le comité directeur doit se tenir tous les six mois.

 

En terme d’activités menées et des résultats obtenus, M. Konaté a fait cas de : la conférence de presse tenue le 07 mars 2014 à la Maison de l’Enseignant ; la mise ne place de certaines coordinations régionales ; l’arrêt de travail suite à un préavis de grève non satisfait deposé par la coordination régionale du district de Bamako ; les multiples va et vient des membres du Ben/Sypesco dans les différentes structures chargées de gérer les collectivités ; la tenue régulière des réunions ordinaires ; la ventilation de l’information aux membres du Ben, aux coordinations régionales et aux comités locaux.

 

Toujours selon le secrétaire général du Sypesco, suite à ces activités menées en si peu de temps, il ya eu quelques avancées, même si de nombreuses revendications restent jusqu’là encore non satisfaites comme : la signature des arrêtés d’hiérarchisation en date 20 mars 2014 ; la signature des arrêtés d’hiérarchisations en date du 27 et 28 mars 2014 ; la signature des arrêtés d’avancement des omis de 2012 ; la légère avancée dans le payement des salaires à terme échu ; la diligence du contrôle pédagogique d’un certain nombre de leurs militants ; l’avancée insignifiante dans le payement des arriérés ; le payement des réliquats des frais de surveillance, de secrétariat et de correction des examens de 2013 ; la mise en application effective de la hausse du taux des heures supplémentaires, des frais de surveillance et de correction des examens, des primes de responsabilité des conseurs, des directeurs d’études, des surveillants ; l’octroi d’une indemnité pour les chefs de travaux, etc…

 

Par rapport aux perspectives, il est surtout question de : l’intégration effective de tous les enseignants à la fonction publique de l’État ; l’octroi d’un statut autonome aux enseignants du secondaire ; la diligence de la hiérarchisation et de l’intégration des militants recrutés avant 2010 ; la diligence de la signature des arrêtés d’avancement de 2013 et 2014 ; l’uniformisation du payement des salaires à terme échu ; la gestion du complément de bourses et accessoires des stagiaires en Chimie ; la gestion des problèmes liés à l’AMO, etc…

 

“Malgré les quelques avancées dans nos revendications à seulement six mois d’activités, nous n’allons pas nous arroger le droits de parler de bilan positif car le chemin à parcourir est encore long et il nécessite que nous y allons ensemble, en serrant les rangs, afin d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.

 

Nous vivons dans un climat où parfois des autorités sont hostiles à nos revendications, fort de cela, le Ben/Sypesco réitère tout son engagement à défendre, sur tout le territoire du Mali, les intérêts matériels et moraux de ses militants, ainsi que ceux de l’école malienne avec plusieurs orientations qui nécessitent le travail sans relâche, la principale orientation demeure jusqu’à preuve de contraire l’intégration effective de tous les enseignants à la fonction publique de l’Etat”, a déclaré le secrétaire général du Sypesco.

 

M. Konaté estime qu’aujourd’hui nul ne peut douter de cette priorité du Ben/Sypesco, des coordinations régionales et des comités locaux qui permettra d’améliorer les conditions de vie et de travail des militants. C’est pourquoi, il a précisé ceci : “Nous dirons donc que le Sypesco ne sera pas un problème, mais plutôt la solution à nos problèmes et à ceux de notre école malade de ses autorités. Pour mieux faire face au mutisme obstiné des hautes autorités, nous envisageons de passer à l’offensive dès cette rentrée scolaire 2014-2015 sur tout le territoire du Mali si d’ici là certaines de nos doléances ne sont pas satisfaites, qui sont d’ailleurs nos droits les plus absolus. Face à cette manoeuvre perfide de certaines autorités qui tentent de  nous clochardiser et nous précipiter dans le desarroi, en même temps agoniser l’école malienne, nous n’allons jamais croiser les bras en une attitude stérile du spectateur, c’est pourquoi nous userons, en tant qu’acteurs, de tout ce qui est de notre ressort pour révendiquer ce qui nous revient de droit”.

 

Tougouna A. TRAORÉ

 

Encadré

Le Sypesco: création et objectifs

On se rappelle que la mise en vigueur du décret n°515 du 24 septembre 2009, portant intégration des enseignants contractuels de l’État et des collectivités territoriales à la fonction publique, avait provoqué des dissensions entre ceux-ci. M. Adama Konaté, secrétaire général du Sypesco, rapelle que “face à cet état de fait et la mauvaise volonté affichée par les hautes autorités de cette époque, la nécessité de création d’un nouveau syndicat s’est imposée à nous professeurs des collectivités, qui avons decidé de se frayer un chemin en créant un syndicat susceptible de résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés, d’où le Syndicat des Professeurs de l’Enseignement Secondaire des Collectivités (Sypesco)”. A ce jour encore, l’objectif principal de ce syndicat demeure l’intégration effective de tous les enseignants à la fonction publique de l’État.

Aussi à l’issue du congrès ordinaire du 22 février 2014, les participants avaient-ils fait des résolutions et des recommandations à partir desquelles le Ben/Sypesco a élaboré un cahier de doléances qui porte sur les points suivants : l’intégration effective de tous les enseignants à la fonction publique de l’État, conformément aux résolutions et recommandations du forum national sur l’éducation ; le payement des salaires à terme échu ; la création de la passerelle entre le secondaire et le supérieur ; le respect strict du caractère volontaire de l’Amo (Assurance Maladie Obligatoire); l’arrêt immédiat du prélèvement sur les salaires des non adhérents et le remboursement des sommes indûment prélevées ; l’octroi d’un statut autonome aux professeurs de l’enseignement secondaire ; la hiérarchisation sur titre des professeurs de l’enseignement secondaire recrutés de 2006 à 2010 ; la signature des arrêts d’avancement des enseignants du secondaire de 2013 et 2014 ; la correction des dernières décisions de hiérarchisation des professeurs du secondaire en date du 20 mars 2014 ; le payement de tous les arriérés à l’échéance ; la dotation des enseignants du secondaire en kits pédagogiques conformément aux exigences de la nouvelle méthode de l’approche par compétence ; la régularisation de la situation administrative des sortants de l’Ensup l’augmentation des salaires des enseignants du secondaire en les ajustant à ceux de la zone Uemoa.

Selon le secrétaire général, M. Konaté, à ces différents doléances s’ajoutent les difficultés liées à la mobilité des enseignants des collectivités, leur congé de formation et à leur accès aux postes de responsabilité.

Tougouna A. TRAORÉ

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