Front scolaire : L’école malienne dans la rue

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Le Forum national sur l’éducation tenu en 2008 à Bamako n’a pas pu panser les blessures de l’école malienne. Et pour cause ? Depuis plus d’une semaine les étudiants et les scolaires de Bamako ont abandonné les classes. Cette fois- ci, c’est peut être le triomphe de la rue, car des écoles privées des plus célèbres sont rentrées dans la danse. Une situation qu’encouragent certains promoteurs véreux d’écoles privées habitués aux arrêts non justifiés des cours.

Il faut sauver notre école qui n’est plus d’aplomb depuis deux décennies. Car, nul n’ignore que l’école est un haut lieu d’apprentissage et de formation de l’homme dans toutes ses  dimensions : morale, intellectuelle, culturelle et physique. Et c’est Lionel JOSPIN, ancien premier socialiste qui trouve la meilleure métaphore pour flatter ses vertus en affirmant : « L’école est le berceau de la République.»Mais au regard de la triste  réalité qui fait malheureusement loi dans le monde scolaire au Mali, l’on ne peut plus retenir ses larmes.

De sources dignes de foi, le cercle de feu qui s’est déclenché lundi dernier dans les établissements secondaires et supérieurs de Bamako est lié à aux nouveaux critères d’attribution de bourses lesquels, n’ont pas été du goût des étudiants. En effet, les leaders estudiantins les  ont trouvés plus coriaces.  Ils exigent que l’étudiant ait obtenu une moyenne supérieure ou égale à 12 pour être éligilible à la bourse. Quant au secondaire, la grande colère s’explique par  une absence cruciale de fournitures scolaires depuis la rentrée scolaire 2012-2013.Quelle gageure !

Si d’une part, on peut admettre que les nouveaux critères d’attribution  de bourses pourraient amener les étudiants à abattre un travail d’Hercule pour que notre école puisse retrouver ses lettres de noblesse, par l’acquisition d’un bon niveau, d’autre part, il est à tous points de vue, impossible d’admettre que les fournitures ne soient pas  parvenues aux élèves, lesquels s’apprêtent à passer  les examens aux mois de mai et juin  2013. En tout cas les ministres en charge l’éducation sont face à toutes leurs responsabilités. Il leur appartient d’agir rapidement avec tous les moyens et de permettre à la  jeunesse de regagner les classes.

C’est dire que le Forum national sur l’Education qui s’est tenu en 2008 au Mali n’a rien servi pour que l’école malienne retrouve ses lettres de noblesse. C’était en tout cas un véritable espoir pour tous les Maliens qui croyaient sonner le glas de l’ignorance. Mais encore une fois, il n’a été qu’une foire où les problèmes véritables n’ont jamais été discutés. Tout porte à le croire au regard de la réalité qui se vit au quotidien à l’école .Une triste réalité d’ailleurs  d’une école aux antipodes des règles sacrosaintes de la pédagogie.

En effet, l’école malienne, autrefois jugée studieuse, performante et compétitive  sur tout le continent, n’occupe plus que la queue de peloton  depuis plus de 20 ans. Une école malade à tous les étages où la fraude caractérisée par le faux et l’usage de faux, les notes sexuellement transmissibles, l’absence de toute autorité  sont monnaie courante .C’est pourquoi, il n’est pas rare de trouver des appareils de communication miniaturisés avec des élèves ou des candidats au cours des examens scolaires.

Du niveau exécrable des élèves et des étudiants, on est en train de passer à une situation de non école, pour reprendre les termes de l’ancien Ministre M. Baba Akhib HAIDARA intervenant au cours d’un débat télévisé sur l’école malienne.

Et les responsables de ce drame ne sont ni plus ni moins que les scolaires et les étudiants. Ce sont eux, pour des revendications de meilleures conditions de vie, ont la plupart du temps déclenché des grèves intempestives et saugrenues.

Mais, c’est  aussi la faute des gouvernements successifs de 1991 à nos jours. Ils n’ont pas accordé le moindre soupçon d’un intérêt à l’école. Sinon comment peut-on  accepter que l’école malienne puisse tomber si bas au moment où un pédagogue pétri à la sève des principes  de Rabelais était au pouvoir ?

En tout état de cause, l’école malienne souffre .Elle est même agonisante dans le privé où le plus souvent certains promoteurs sont familiers avec des  pratiques malveillantes mettent à genoux les sacrosaintes règles de l’orthodoxie pédagogique en vigueur. Ils sont plus des commerçants que des pédagogues et n’hésitent point de composer avec les perturbateurs pour mettre les élèves dans la rue. Une stratégie qui leur permet de voler les heures des Professeurs.

Moussa Wélé DIALLO

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