Front scolaire : Les étudiants maliens vers la désobéissance civile

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Les étudiants ont une fois de plus abandonné les amphithéâtres universitaires au profit de la rue pour protester contre la mort de l’un de leur camarade. Comme à leur précédente sortie, en novembre 2017, la manifestation de la semaine dernière était motivée par la mort d’un des leurs. Il s’agit d’Amadou Touré, étudiant en 3 ème année Hydraulique. Après une journée aux urgences de l’hôpital Gabriel Touré, suite à un accident, son décès porte à sept le nombre d’étudiants fauchés dans les mêmes circonstances sur la même voie.  C’est pour appeler le gouvernement à prendre ses responsabilités que la Coordination nationale de l’AEEM a initié une marche de protestation, mercredi 28 février 2018, pour réclamer en même temps l’application d’une mesure du maire de Kalaban Coro interdisant la circulation des camions bennes pendant les jours ouvrables de 9 heures à 15 heures. Laquelle mesure fut malheureusement abrogée une semaine à peine après sa signature. Par-delà la dénonciation d’une recrudescence du problème lié aux accidents sur la route de l’Université de Kabala, ils en ont profité pour associer d’autres réclamations en rapport avec le retard des allocations financières, l’ouverture du campus universitaire de Kabala entre autres.

Pour motiver cette marche pacifique sur l’intersection Bacodjicoroni-Kalabancoro, Idrissa Maiga, un des adjoints du Secrétaire général de l’AEEM, a estimé que la grève ne suffit plus pour pousser le gouvernement à prendre des mesures idoines pour la sécurité des étudiants. «Nous sommes à notre septième morts, tous victimes des camions bennes, six étudiants et un professeur en moins d’un an», a-t-il mentionné, en se plaignant qu’il ne se passe une seule journée sans qu’on ne rapporte un cas d’accident sur le même tronçon avec leurs lots de morts mais aussi d’handicapes.

Pour le Secrétaire général de l’AEEM, Abdoul Salam Togola, le mot d’ordre est clair : plus d’étudiant mort par accident sur la route de Kabala et l’application du décret du maire de Kalaban Coro. «Les étudiants vont forcer les autorités à prendre des mesures concernant la voie de Kalaban Coro et s’il n’y a pas de sécurité sur la route du savoir, il est temps pour nous de fermer ces universités pour que les autorités assument leurs responsabilités», a-t-il déclaré. Et de menacer de recourir éventuellement à la désobéissance civile pour se faire entendre, allusion faite à leur intention d’occuper les grandes voies de la capitale pour empêcher les travailleurs de rejoindre les bureaux.  « Désormais, si la situation de la voie de Kabala n’est pas résolue, si la déviation de Kalaban Coro n’est pas résolue et si la décision du maire de Kalaban Coro n’est pas appliquée, toutes les universités maliennes seront fermées jusqu’à nouvel ordre », a prévenu dans la même veine le Secrétaire général, estimant qu’une fermeture des universités doit entraîner celle de toutes les institutions du Mali. Autant dire qu’on peut d’ores et déjà craindre le pire, à moins que les hautes autorités ne reviennent sur leur posture qui consiste depuis quelques temps à réprimer chaque action susceptible de déstabiliser le régime. Il faut donc s’attendre au début d’un feuilleton susceptible de durer aussi longtemps que l’axe Kalaban-Coro- Kabala continuera de mériter son appellation de « le boulevard de mort »

Amidou Keita

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9 COMMENTAIRES

  1. Si le politique ne s’occupe pas de ceux qui sont chargés d’assurer demain,il sert à quoi?
    Un homme politique ne s’occupe essentiellement du présent,mais plus d’avantage de l’ avenir.
    Les élèves et étudiants sont L’AVENIR de ce pays.Leurs débrayages doivent alerter le chef du gouvernement ,la représentation nationale,le chef de l’ opposition afin de trouver rapidement la solution à leurs problèmes.
    Ils ont le droit d’être dorlotés.
    Les étudiants qui manifestent pour le décès de leurs camarades,quoi de plus humain?
    La mesure du maire n’est elle pas appropriée?
    Que les élèves aillent jusqu’à provoquer une désobéissance civile est aussi logique car des vies humaines sont bafouées par les autorités.
    Un mauvais souvenir pour notre génération car une autre désobéissance civile a abouti aux carnages de certains de nos camarades par le dictateur MOUSSA TRAORÉ.

  2. Ah c’est ça le problème au Mali…les étudiants sortent maintenant parce que directement touchés enfin…? Vous parlez de 7 morts …or c’est presque le chiffre meurent a Bamako chaque semaine a travers des accidents (bennes sans- freins, djakartas, sotramas, voitures, camions sans-freins)…. il y a 3 mois, sur la route de Niamakoro Kourani après Garantiguibougou il y a un monsieur qui transportait ces quatre enfants derrière sa 4×4 (visite de famille) arrivée au niveau de la partie non goudronnée (qui traine depuis 4 ans) entre Grantiguibougou Niamakorokourani wereda, il y a un camion 10 tonne qui sort de la poussière derrière pour écraser la 4×4…seul le père est sorti vivant tous les 4 enfants sont morts sur place…la scène était horrible selon ma femme qui était dans un taxi allant a Niamakorokourani …. j’ai passé le soir étant déprimé…. “les enfants étaient de 12 a 5 ans une fillette et 3 garçon…les gens consolait le monsieur qui avait presque piquer une crise …ils l’ont de l’eau dessus …le chauffeur du camion était par terre en pleure…. ” ma me femme relatait… “comment la maman va faire a la nouvelle?” ma femme ne cessait de me répéter toute la nuit… et j ai alors pensé a l’intérieur: “oh ma femme elle sent plus la douleur que pourrait la maman” … c’était terrible!

    Ce genre d’accidents macabres ne font pas bouger les maliens il y a même pas un journaliste qui a pu rapporter cet accident…. et tout le monde a compris que cet accident a été cause par la négligence de nos autorité vis a vis la construction a la traine de cette route…c’était précieusement a cause de la terrible visibilité (poussière) sur cette route … j’ai personnellement parcourut la route et c’est très dangereux. Dommage qu’on n’attend que le probleme nous touche personnellement pour agir. Non, les étudiants, même si on recoud ce probleme de Kabala vous n’êtes pas a l’abri de ce probleme de l’anarchie routière mortelle qui existe a Bamako.

  3. Je suis de cœur avec nos étudiants dans cette lutte contre ces chauffeurs de bennes. Cependant si les universités sont fermées et que les étudiants restent à la maison et que les bennes continuent de circuler, ce sont les étudiants qui en payeront le prix forts. Cela fera l’affaire des camions et non celle des étudiants. Il faut encore réfléchir sur la question.

    • … si les étudiants payent le prix, vous croyez que le Mali s’en sortira? Je pense que les autorités doivent s’assumer, ce problème n’est pas de la mer à boire. l’état doit protéger ses enfants et c’est dommage que ça soit les étudiants qui incitent les autorités à faire leur travail quand même!!! comment ne peut on pas sécuriser “la route du savoir” mais où sont les priorités dans ce pays là maintenant, gagnez les élections et profitez, se jouir? cela ne durera pas et nous avons tous à perdre si cette situation perdure.

  4. Une génération de racailles réunies par une médiocité pandémique scolaire touchant non seulement élèves et étudiants, mais et surtout promeut par la fainéantise des responsables politiques de l´Education, qui ont oublié que l´analphabète est effectivement celui-là, qui sait lire et écrire, mais qui ne saurait jamais remplir une fonction sociale pour le dvpmt de son pays, pcq la rue et la violence auront engendré des enfants qui feront toujours honte à la R´publique…

    • Maussade
      “Une génération de racailles réunies par une médiocité pandémique scolaire touchant non seulement élèves et étudiants”

      Bravo Maussade! En matière de propos stupides, tu viens de te surpasser !😎😎

      Les étudiants sortent dans la rue parce qu’ils en sont à LA BAGATELLE DE 7 MORTS (!…), et toi tu les insulte et met en cause leur………”faineantise”!

      Fais-toi greffer d’urgence un cerveau !

      • 1- Qu’entendez-vous par insultes?
        2- Sont-ils pas des fainéants?
        3- A-t-on construit la route à l’insu des autorités politique de l’éducation?

  5. “«Nous sommes à notre septième morts, tous victimes des camions bennes (…) il ne se passe une seule journée sans qu’on ne rapporte un cas d’accident sur le même tronçon avec leurs lots de morts mais aussi d’handicapes.”

    7 MORTS????????
    7 morts déjà, et…RIEN N’A ÉTÉ ENCORE FAIT????

    Même pour des choses aussi banales et simples qu’un contrôle policier renforcé tout le long de cet axe, et malgré l’aberration de 7 décès tragiques (!…), il faut quand-même que nos jeunes en arrivent à descendre dans la rue pour que “quelque chose” soit fait !!!!!!!!!!

    Décidément, au Mali, nous en sommes arrivés à l’ère du Laxisme avec un “L” majuscule !!!

    Et indépendamment de cet horrible drame à répétition qu’une banale mesure pouvait éviter, ce laxisme des autorités cree un trouble social de plus comme si nous avions besoin de ça …EN PLUS DE TOUT LE RESTE!!

    Or, tout etat sérieux sait bien que les grèves et les contestations d’etudiants peuvent parfois gravement dégénérer et être lourd de conséquences.

    Mais tout état SÉRIEUX, seulement. ..
    Hélas.

    • Je suis d’accord avec Mossad ces bandes de vauriens qui empêchent nos enfants à aller à l’école ce abdoul salam est entrain de se moquer les gens car son mandat est terminer il chercher des prétextes pour retarder l’élection d’un nouveau bureau.

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