« Organiser ce vendredi une très grande marche de protestation contre l’arrêt des cours et mobiliser des milliers de participants pour la cause » : telle est le résultat de la rencontre sécrète du collectif des comités AEEM de l’Université de Bamako, tenue le lundi passé dans les locaux de la Faculté de Médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (FMPOS).
Selon les informations, sont regroupés dans ce mouvement les comités syndicaux de la FMPOS, l’IUG, la FAST, la FLASH, la FSEG, la FSJP, l’ENI et l’IPR/IFRA, bref presque toutes les facultés et grandes écoles. De cette première initiative du genre depuis le début de cette crise, deux constats s’imposent :
Primo, pourquoi le collectif des comités AEEM et non le bureau de coordination qui regroupe déjà en son sein toutes ces facultés et grandes écoles ? Hamadoun Traoré serait-il contre cette manifestation ou tout simplement en train de prendre ses réserves ? Une chose est sure, c’est que selon nos sources d’informations, le torchon semble bruler sur cette question de grève des enseignants et de rétrocession entre les membres de l’AEEM.
Secondo, l’initiative est à saluer car elle marque la maturité et la prise de conscience des étudiants face à l’ampleur de cette situation. Si l’année dernière, c’est seulement la FSJP qui était monté toute seule au créneau ou encore cette année la FMPOS qui avait tiré la sonnette d’alarme depuis quelques semaines, cette fois-ci c’est l’ensemble des étudiants maliens par le biais de leur comité respectif qui s’apprêtent à faire front commun pour revendiquer la reprise immédiate des cours. L’initiative est d’autant plus salutaire car depuis des années, jamais une telle mobilisation et solidarité n’avait été constaté entre les étudiants de l’université de Bamako.
Rappelons que le mot de grève illimité est décrété depuis le 19 mars dernier, paralysant du coup l’ensemble des structures universitaires. En tout cas si la l’union, la conviction et la détermination sont à la base de la création de ce nouveau front estudiantin, l’effectivité de cette marche pour ce vendredi et les véritables ambitions et aspirations des uns et des autres restent à vérifier. Qu’à cela ne tienne, la nécessité de faire front commun s’impose pour les étudiants dans ce combat et la marche de ce vendredi est un défi à relever. Ils devront soit agir ou périr, car quoi qu’il advienne ce sont les étudiants qui récoltent toujours les pots cassées de cette situation belliqueuse et récurrente qui n’a que trop duré.
FOUSSEYNI MAIGA
