Au Mali, indépendamment des hommes et des systèmes, les années académiques se suivent et se ressembles, avec leur cortège, de fuite et de fraude généralisé pendant les examens. Cette année encore. Malgré une batterie de nouvelles mesures, les examens se sont terminés en queue de poisson. Dans ce naufrage collectif, certains acteurs et non les moindres pointent un doigt accusateur sur les forces de l’ordre.
Contrairement à leur mission, certains agents des forces de sécurité sont devenus des véritables vecteurs de la fraude pendant les examens. Tout comme dans la circulation, il y a laissé qui permet d’exhorter les artisans de la fraude dans leur salle besogne. Cela n’est un secret pour personne. Comment peut on trouver des photocopies des sujets traités à l’extérieur si ce n’est la complicité des agents de sécurité qui normalement doivent veiller à ce qu’aucun corps étranger ne puisse accéder au centre à plus forte raison à la salle une fois les épreuves commencées. Il est grand temps que les responsables scolaires se penchent sur la question qui rend difficile et même veine les efforts des chefs de centre.
En plus du cas des agents de sécurité, la qualité et le laxisme des surveillants est aussi un facteur qui engendre la corruption et la fraude massive pendant les examens. A ce sujet, les surveillants issus des écoles privées sont plus que jamais sur la sellette. Toujours abonnés à la galère faute d’un payement régulier de leur salaire à cause du retard des subventions de l’Etat, ceux-ci voient aux différents examens une source d’oxygène à ne rater sous aucun prétexte. Pour eux, la seule équation est de céder ou périr, surtout que les frais de surveillance sont dérisoires.
A ces constats sur le terrain, s’ajoute la fuite des sujets récemment constatée au DEF. Dans ce cas, un doigt accusateur est pointé sur certains agents du ministère et des académies. En tout état de cause, il appartient à l’Etat de faire la lumière sur cette affaire sombre qui terni l’image de l’école malienne.
Dans un pays où la corruption est institutionnalisée même au sein de l’école, que deviendraient les futures générations qui ne reçoivent aucun enseignement digne de ce nom pendant leurs études universitaires. A cette allure, si des mesures ne sont prises pour circonscrire de tel comportement honteux, dans quelques années, l’administration malienne risque d’être totalement paralysée. Par ailleurs, il y a lieu de réfléchir et de réviser les conditions d’organisation des examens et les solutions ne manquent pas s’il ya la volonté politique. Ce qui est très impératif si nous voulons assurer la relève dans les jours à venir, en formant de bons cadres. Mais tôt ou tard la vérité triomphera au Mali, comme elle l’a été dans les pays voisins.
Lamine Diallo