Dans le cadre de la recherche des auteurs de la fraude à l’examen du Diplôme d’Etude Fondamentale (DEF) tenu du 8 au 10 juin, le Ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales a déposé plainte contre X le 14 juin 2011 auprès du Procureur de la République près du Tribunal de Première Instance de la Commune III, Sombé Théra, non moins président du Pôle économique et financier de Bamako.
Pour rappel, les examens du DEF ont été entachés de fraudes massives. Après une accalmie dans la journée du mercredi 8 juin 2011, le jeudi et vendredi ont été chauds. «L’épidémie» de la fraude commençait à gagner du terrain. Elle variait d’un angle à un autre. Dans un centre de Kalabanco, à l’entame des épreuves, on a donné à chaque surveillant 15.000 F ; au centre Bougouba, on avait proposé 100.000 F aux surveillants qui ont finalement refusé le cadeau empoisonné. Mais, la fraude la plus «officielle» et la plus choquante a été la fuite et la vente des sujets corrigés.
En effet, dans le District de Bamako et environs, les sujets de l’examen se vendaient à sauvette. Les «grossistes» achetaient l’ensemble des sujets à moins de 200.000 Fcfa pour les revendre en détail : 3000 pour certaines épreuves et 2000 F pour d’autres. Immédiatement, les responsables chargés de la bonne organisation de l’examen ont remplacé les sujets qui ont «fuité». Mais malgré tout, cette action a eu des conséquences fâcheuses sur l’image de notre éducation. Elle a du coup décrédibilisé le DEF qui est désormais le seul diplôme de l’enseignement fondamental aux yeux de l’opinion nationale et internationale.
Depuis cette période de cafouillage au niveau de l’enseignement fondamental, le Ministre et ses collaborateurs sont vexés dans leur orgueil. Ils n’ont cessé de multiplier des actions pour mettre à nu les «saboteurs». L’affaire est actuellement dans les mains du Procureur Sombé Théra. Si le Malien est habitué à entendre parler de fraudes concoctées entre élèves, mais cette fuite généralisée des sujets d’examen est une première dans l’histoire du Mali et elle restera longtemps gravée dans la mémoire des Maliens. Cette fuite que les responsables du Ministère qualifient de sabotage politique, ne connaît pas encore son épilogue. La guerre ne fait que commencer. Le Ministre Sanogo est plus que déterminé à démasquer les auteurs de cet acte odieux et humiliant afin de continuer sur sa lancée de faire l’école malienne une école apaisée et performante.
Oumar KONATE