Malgré sa volonté de faire mieux que les autres années, les bonnes intentions de Mme Togola Marie Jacqueline Nana auront été confrontées à la ténacité de pratiques vielles comme le monde dans le secteur de l’Education au Mali.
Au grand dam de l’image et de la notoriété de l’enseignement de notre pays, la session 2014 du Diplôme d’études fondamentales n’a rien envié aux précédentes. En dépit des mesures énergiques déployées par le département, la compétition aura été viciée par une déplorable fluidité des sujets à travers la capitale et autres grandes villes du Mali. L’expérimentation de nouvelles mesures de sécurisation ont porté permis de juguler l’atmosphère habituelle propice à la fraude en évitant les affluences aux niveaux des différents centres d’examen. Ce maillage sécuritaire n’a pu empêcher que prospèrent d’autres canaux illicites, à savoir la fuite des sujets que le commun des mortels pouvait rencontrer à chaque coin de rue dans la capitale.
Pour la circonstance, les cyber café ont été comme d’usage abondamment sollicités pour la multiplication des sujets mais aussi pour leur distribution massive à travers le net. La finalité, comme il est loisible de le comprendre, c’est de se procurer les épreuves et d’accéder à la salle d’examen muni de sujets déjà traités.
La pratique n’est pas une nouveauté. Elle a fait du chemin ces vingt dernières années mais elle gagne d’une année à une autre de l’ampleur à cause du développement exponentiel des nouvelles technologies de l’information et de la communication qui en facilitent le triomphe.
Le département n’a été toutefois désemparé devant la nouvelle donne. Et pour cause, il a aussitôt réagi par des mesures palliatives en faisant remplacer les épreuves dans toutes les matières où la fraude massive était annoncée par la fuite. D’autres mesures pourraient également consister à rattraper les fraudeurs à la correction des feuilles d’examen par une annulation pure et simple des copies identiques.
Somme toute, l’ampleur du phénomène est d’autant préoccupante que le département ne compte point renoncer à circonscrire les effets de la fraude.
A défaut d’avoir réussi à l’intercepter en amont, une batterie d’autres mesures sont envisagées qui sont tenues au secret, au risque de permettre aux faussaires de les déjouer lors des examens du Bac. C’est du reste la raison pour laquelle une conférence de presse annoncée Samedi a été finalement ajournée jusqu’après le baccalauréat par le département. Celui-ci semble confronté pour le moins à une déloyauté interne qui seule pourrait avoir contrarié la volonté de son premier responsable d’assainir les examens.
C’est sur ce terrain que doivent être orientés les efforts pour un secteur où les intentions les plus salutaires buttent souvent contre les malveillants règlements de compte. Au détriment des grands enjeux collectifs.
A Kéïta