Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui de l’Education nationale, Mountaga Tall et Barthélémy Kénékouo Togo, étaient ce vendredi 14 août 2015, les invités de l’émission « Forum de la presse », organisé par la Maison de la presse en partenariat avec l’ORTM. Les deux ministres se sont expliqués sur les problèmes et les reformes envisagées pour sortir l’école, l’université et la recherche de l’ornière.
Le premier round de cette rencontre de la presse avec les hommes en charge d’affaires publiques, animée par Seydou Baba Traoré, Ibrahim Coulibaly et Abdrahamane Kéita, a reçu le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), Me Mountaga Tall, avec qui il a été question de l’ouverture de l’école supérieure de journalisme, des problèmes de ressources humaines, de la gestion de la pléthore, les violences au sein de l’espace universitaire, et de la bancarisation. Il a également été question des perspectives de création de nouvelles universités.
Le ministre Tall a indiqué que l’école de journaliste ouvrira sa porte la rentrée universitaire prochaine pour le bonheur de la communication au Mali. L’enseignement supérieur avec 5 universités et 3 grandes écoles supérieures est confronté à des difficultés, notamment l’insuffisance de ressources humaines. Le MESRS a fait savoir qu’il sera lancé une vaste campagne de recrutement d’enseignant, soit 487 pour mettre fin à la problématique des heures supplémentaires. Et d’ajouter que des titres d’encouragement seront mis en place pour encourager l’excellence au sein du corps professoral de l’espace universitaire.
Par rapport à la gestion des effectifs pléthoriques, Me Tall envisage la création des cours en lignes pour absorber ce problème. Il a annoncé la création de nouvelles universités à Tombouctou, Sikasso, et Gao.
S’agissant de la violence dans l’espace universitaire, le ministre a requis la « Tolérance zéro », pour toute personne appréhendée. La bancarisation, selon le chef de département de l’Enseignement supérieur, a été créée pour le confort des étudiants et des élèves et pour freiner la double inscription qui permettait à certains de percevoir doublement la bourse occasionnant des pertes énormes pour l’Etat. S’agissant du dialogue social, un partenariat fécond serait engagé par le MESRS avec les syndicats des enseignants et du comité AEEM pour stabiliser l’espace universitaire, gage de réussite.
Évoquant la recherche dans notre pays, Me Tall a salué « le courage des chercheurs qui honore le Mali un peu partout au monde ». Il a annoncé que la recherche sera « crédité pour bientôt de 2% des recettes fiscales dans l’optique de booster le développement durable ».
Le ministre Barthélémy Togo, ministre de l’Education nationale
La 2e rencontre a réuni les hommes de média et le ministre de l’Education nationale, Barthélémy Kénékouo Togo. Avec ce dernier, il a été question de l’organisation et des résultats des examens, la baisse du niveau, la fraude et les fuites de sujets, les orientations, la pléthore, ainsi que la gestion des écoles privées.
S’expliquant sur les résultats des examens du Diplôme d’études fondamentales (Def) et du Baccalauréat (respectivement 37% et 17%), le ministre Togo a évoqué les difficultés de l’organisation des examens qui se sont déroulés sur toute l’étendue du territoire, excepté Kidal. Il s’est réjoui de l’organisation exceptionnelle du Def en Mauritanie en faveur des apprenants réfugiés en Mauritanie. Quant au faible taux au Bac, le ministre a invité à une réflexion poussée pour rehausser ce taux et a demandé le soutien de l’ensemble des Maliens, ainsi que dans la lutte contre la fraude.
Il est revenu sur le taux de scolarité qui est passé en 1991 de 26% à 85% aujourd’hui, d’où le problème accru d’infrastructures ainsi que la problématique de la formation des enseignants à cause de l’absence de formateurs des formateurs au niveau des Instituts de Formation des Maitres. Il a salué la disparition progressive des débrayages tant au niveau des élèves que chez le corps professoral qui entravaient la réussite au niveau des écoles.
Parlant de la régionalisation et la gestion de l’école par les collectivités locales, le ministre Togo a indiqué que l’école est déjà engagée dans le processus de régionalisation avec le transfert d’une partie des compétences aux collectivités.
Quant à la gestion des écoles privées, il a invité les promoteurs au respect des normes.
S’agissant des écoles coraniques, il a annoncé qu’un programme serait en cours d’élaboration pour maîtriser le domaine en proie à l’invasion Jihadiste.
Ousmane Daou