C’est écrit au fronton de l’accord politique pour le gouvernement de mission du Premier ministre Dr Boubou Cissé : sauver l’année scolaire, durement affectée par des perturbations de toutes sortes. C’est désormais chose faite. Le samedi, en début de soirée, dans l’enceinte du ministère de l’éducation nationale, l’accord intervenu, après d’intenses négociations, entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre 2016, a été célébré, comme il se doit. Avec un grand ouf de soulagement, les protagonistes de la crise scolaire n’ont plus désormais qu’une seule chose en tête : mettre des batteries de mesures pédagogiques et techniques en place pour valider l’année. Il semble déjà qu’un plan vigoureux a été concocté pour cela…
Tôt ce matin de lundi, le chemin de l’école sera de nouveau ouvert pour les élèves du Mali, comme si de rien n’était. Ils seront alors des milliers et des milliers d’enfants à venir en classe. Un événement attendu, depuis de longs mois, au cours desquels, à la suite d’une série de grèves perlées (on parle dans le milieu scolaire de sept préavis de grèves décrétés par les syndicats d’enseignants entre octobre 2018 et mai 2019), l’école publique n’a pas bougé. Grâce à une médiation, rondement menée par la commission de conciliation, et au bout de cinq mois de pourparlers d’une rare intensité émotionnelle et psychologique, selon des sources proches des médiateurs, un accord est enfin trouvé entre les deux parties qui, comme on l’imagine, ont tout donné pour y arriver.
Cet accord, intitulé procès-verbal de conciliation entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, porte en lui-même la marque ô combien de fois difficile des discussions entamées, sous l’égide de la commission de conciliation dont le président Issaga Traoré, à la cérémonie de signature de l’acte, en présence d’au moins quatre ministres du gouvernement, a salué le courage des uns et des autres pour cette sortie de crise et l’engagement de tous pour sauver l’école malienne.
Le ministre de l’éducation nationale, Dr. Témoré Tioulenta, en compagnie de ses homologues du dialogue social, Oumar HammadounDicko, de la communication, Yaya Sangaré (qui a livré le message du gouvernement suite à l’accord intervenu), et le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éducation nationale, a salué l’esprit qui a prévalu pour cette décrispation, tout en rendant grâce au président IBK qui a souhaité, à travers le gouvernement de mission, que tous les Maliens se donnent la main pour sauver la nation et que, pour cet objectif ultime, aucun enfant du pays ne soit à la touche.
En se réjouissant de cet accord crucial, intervenu entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants, il a remercié tous les acteurs nationaux qui se sont impliqués pour la résolution de cette crise qui donne aujourd’hui l’espoir de voir, dès ce matin, les enfants renouer le chemin de l’école. C’est également le même son de cloche chez le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Yaya Sanagé, qui a salué l’engagement de tous les acteurs et partenaires de l’école, depuis le début de la crise jusqu’à son heureux dénouement, pour que l’accalmie soit de nouveau dans l’espace scolaire.
Le porte-parole des syndicats, AdamaFomba, était également dans cette dynamique de décrispation de la crise de l’école, tant attendue. Il en a profité pour saluer l’engagement de tous pour la cause de l’école, tout en renouvelant la volonté des syndicats de jouer la carte de l’accalmie et la stabilité dans l’espace scolaire.
L’accord d’entente est bien là. Entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre 2016, c’est désormais la grande confiance qui s’installe. Sur les dix points de revendication des syndicats de l’éducation, pratiquement c’est l’accord sur toute la ligne.
Le gouvernement, en démontrant sa volonté de sauver l’année, s’est engagé à donner satisfaction à tous les points revendicatifs qui vont de la prime de documentation, à l’indemnité de logement, en passant par l’adoption du décret portant plan de carrière pour le personnel enseignant et l’accès des fonctionnaires enseignants des collectivités aux services centraux.
Après cinq mois d’intenses négociations, où les bons offices se sont multipliés, on est bien face au bout du tunnel : l’accord d’entente permet désormais à ce que les portes de l’école soient de nouveau ouvertes pour les enfants. Il reste maintenant à adopter des stratégies vigoureuses pour permettre aux évaluations de se faire convenablement afin que les examens se déroulent normalement pour tous les enfants du pays. Et en même temps, comme l’a préconisé le tout nouveau ministre de l’éducation nationale, Dr. Témoré Tioulenta, qui entend à ce que les examens se déroulent dans les mêmes conditions pour tous les scolaires.
Pour cela, nous a-t-on rapporté, il a anticipé sur les choses : le vendredi dernier, au Lycée Technique, le minsitre Témoré avait réuni l’ensemble des responsables de l’administration scolaire de Koulikoro, Kati et Bamako ; académies d’enseignement, directeurs de CAP, proviseurs, pour examiner la situation d’ensemble de l’école, tout en proposant des pistes de réflexions et de stratégies à mettre en action pour permettre à l’école de se mettre au travail dans la perspective de sauver l’année. Comme on ne dévoile pas les stratégies en public, il semble que les mesures et les stratégies envisagées à cet effet n’ont pas été dévoilées à la presse.
Mais, ce qui est sûr, c’est qu’un plan vigoureux et pragmatique a été mis en place par le ministre Témoré et ses collaborateurs pour un sauvetage rapide de l’école. De la même manière, on a appris dans le milieu que le ministre de l’éducation a instruit à ses services techniques de renforcer le cadre partenarial avec l’ensemble des partenaires concernés. Dans le but de mettre en synergie tous les segments de l’école pour prévoir les crises, en garantissant la stabilité de l’école qui a été trop longtemps affectée par les perturbations cycliques.Pourvu que ça dure…
Tiémoko Traoré