Fin d’année scolaire: Le calvaire des enseignants vacataires

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 Les vacances sont là. Si, pour les élèves, c’est la période de repos mérité, pour les enseignants vacataires, c’est une période de galère plus ou moins longue. Et pour cause : dès la fin de l’année scolaire, des fondateurs d’établissements ont mis cette vacance à profit pour refuser de payer les salaires de leurs enseignants dont l’apport en matière d’appui à l’éducation n’est plus pourtant à démontrer. Est-ce parce que certains vacataires  travaillent « dans le noir », sans autorisation d’enseigner, qu’ils se trouvent ainsi à la merci des promoteurs de lycées et collèges privés ?

Apparemment, ce n’est pas tellement une question de statut, même si, en cas de problème, l’enseignant non payé peut se plaindre avec un contrat. Des enseignants vacataires permanents vivent les mêmes problèmes et sont obligés de subir le jeu de « cache-cache » des fondateurs d’établissements. Pire, alors que le budget consacré à la vacation est connu dès la rentrée scolaire, ces promoteurs crient à tout va que leur établissement a des problèmes de trésorerie.

Pourtant, lorsqu’il s’agit de recouvrer les frais de scolarité des élèves, ils  sont très prompts et très stricts, souvent même sans pitié. Alors pourquoi jouer alors au « chat et à la souris » quand il s’agit de payer les heures de vacation ? La conséquence de ces mois impayés de vacation, ce sont donc des cours non assurés et des programmes non achevés, donc une mauvaise qualité de l’enseignement. Mais que fait l’Etat dans tout cela ? Des dispositions règlementaires existent, qui encadrent la profession d’enseignant et le statut de vacataire. Que peut donc faire l’Etat lorsque que des enseignants décident de contourner les textes pour travailler « dans le noir »?

On comprend dès lors que ce secteur ait besoin d’être encadré par l’Etat, surtout qu’il perçoit des impôts sur ces vacations. Il est donc temps d’y mettre bon ordre. Le ministère de l’Enseignement secondaire  pourrait donc renforcer le contrôle sur ces établissements, ce qui permettra d’y déceler les anomalies de gestion du personnel. Si l’Etat n’entreprend rien, qu’il ne s’étonne donc de voir une catégorie de promoteurs d’établissements (tous ne sont cependant pas malhonnêtes) prendre régulièrement en otage l’année scolaire (avec, d’un côté, les élèves et de l’autre, les enseignants vacataires), sacrifiant ainsi l’avenir de la jeunesse malienne sur l’autel de leurs intérêts financiers et matériels.

Jean Pierre James

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