Le lancement des activités du Forum international des anciens de l’association des élèves et étudiants du Mali (FIA-AEEM) a eu lieu le samedi 30 mars. L’annonce a été faite lors d’une conférence presse donnée à l’hôtel Millénium par le Comité de veille et le Secrétariat permanent des anciens de l’Aeem. En prélude à ce forum, les acteurs ont prodigué des conseils et propositions fortes aux plus hautes autorités maliennes.
Selon Moussa Guindo, ancien secrétaire général au lycée Bouillagui Fadiga et à la FSEJ, l’idée d’aller tous à l’organisation d’un grand forum international autour d’un idéal commun de rassemblement, de retrouvailles, d’unité et de solidarité, est venue des camarades de l’extérieur en relation étroite avec ceux au niveau de Bamako et de l’intérieur du Mali. La dernière assemblée générale fut celle tenue à la maison des Jeunes de Bamako, le dimanche 24 mars 2019.
Cette rencontre, faut-il le noter, a enregistré une participation de qualité et en masse des anciens camarades du mouvement. «Notre credo demeure l’unité de tous les anciens de l’Aeem de l’intérieur et de la diaspora. Pour la réussite du forum, notre conviction est qu’aucun ancien de l’association ne doit être laissé sur les bords de la route. La tenue de la présente conférence marque le lancement officiel des activités du Forum international des anciens de l’Aeem (FIA-AEEM 2019). Il faut noter que l’objectif principal du forum est de retrouver l’unité de tous les anciens de l’Aeem autour de thématiques importantes qui doivent répondre aux grandes préoccupations actuelles du Mali», a-t-il rappelé.
En termes d’objectifs spécifiques, il s’agira pour les participants au forum de concevoir un cadre large de concertations qui renforce l’unité, la solidarité entre anciens de l’Aeem ; de débattre des thématiques importantes ; d’engager des réflexions approfondies allant dans le sens d’améliorer l’image de l’Aeem, entre autres.
En prélude au forum prévu en octobre 2019, après le diagnostic unanimement inquiétant de l’état de l’école malienne, les anciens de l’Aeem ont fait des propositions concrètes susceptibles d’aider à relever les défis. S’agissant de la valorisation de la fonction enseignante, les anciens de l’Aeem proposent de rendre l’autorité à l’enseignant, de lui donner un salaire décent et des garanties juridiques de protection (que l’enseignant ne soit plus arrêté dans sa classe ou à domicile qu’en cas de flagrant délit).
Quant au manque d’infrastructures, ils invitent l’Etat à investir quantitativement et qualitativement dans les infrastructures (pédagogiques, administratives et sportives) ; à procéder sur une période de cinq ans à la création de quarante lycées, 2000 salles de classe ; d’investir dans les laboratoires spécialisés en raison de cinq laboratoires bien équipés par lycée et université.
À propos de la mauvaise gouvernance, pour y remédier, les anciens de l’Aeem proposent que l’Etat assure une bonne formation initiale et continue au personnel enseignant ; qu’il forme les responsables de l’école au management des ressources humaines, redynamise les comités de gestion des différents niveaux d’enseignements. Ils l’exhortent à : intensifier les inspections aussi bien dans le public que dans le privé ; privilégier les enseignants mieux rémunérés et mieux formés à des enseignants plus nombreux ; ouvrir l’école aux parents en leur proposant par exemple de venir passer une demi-journée en classe ; prendre le temps en début de chaque début d’année scolaire d’expliquer aux parents et aux enfants les enjeux de la scolarité.
Au sujet du faible financement de l’éducation, les anciens de l’Aeem invitent l’Etat à consacrer dans la constitution du Mali un pourcentage du budget à l’éducation, d’accepter les financements extérieurs de l’éducation et exiger des PTF leur alignement sur les politiques nationales en matière d’éducation.
Concernant l’inadéquation formation/emploi, ils demandent le développement des nouvelles technologies à l’école, d’adapter les formations aux besoins de l’économie nationale, d’orienter le maximum d’élèves vers les formations qualifiantes et structurantes, d’encourager les échanges avec l’extérieur pour bonifier les pratiques d’enseignement et de formation.
Quant à la problématique des écoles privées, les anciens de l’Aeem insistent auprès des autorités de revoir leurs cahiers des charges pour plus d’inspections obligatoires et rigoureuses, la conformité des programmes et la rigueur dans le choix des enseignants (diplômes, aptitudes physique, intellectuelle et morale).
Gabriel TIENOU