Fermeture des structures de l’enseignement supérieur : Le cri de cœur de certains étudiants de la FSJP

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La fermeture de toutes les structures de l’enseignement supérieur semble être mal comprise par beaucoup de nos compatriotes. Depuis la tombée de cette nouvelle le 14 juillet dernier, certains ne cessent de grincer les dents. Car, ils pensent qu’il pourrait avoir d’autres mécanismes pour sauver l’année. C’est le cas de ces deux jeunes étudiants de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, Moussa Fall et Drissa Diarra.

Depuis un certains, nous constatons que certains ont du mal à supporter la fermeture des structures  de l’enseignement supérieur,  notamment les étudiants eux-mêmes. Pour nos deux interlocuteurs, Moussa Fall et Drissa Diarra, depuis l’avènement de la démocratie, le système éducatif en général et celui de l’enseignement supérieur en particulier, a perdu sa notoriété. «Si la jeunesse est l’avenir d’un pays, elle doit être armée d’un instrument de lutte qui passe  forcément par la bonne éducation. Mais, nous constatons avec amertume que  nos dirigeants se soucient très peu de cette question», a déclaré Moussa Fall. Pour lui, le système est bafoué, les politiques instrumentalisent l’école aux fins politiques. Pour mettre fin à cette situation drastique, M. Ballo exhorte ses camarades étudiants, parents et acteurs de l’école à se mobiliser afin de redonner à notre système éducatif ses lettres de noblesses. «L’article 22 de la Constitution stipule  que la défense de la patrie est un devoir pour tout citoyen. Et l’article 16 dit qu’en cas de calamité nationale constatée, tous les citoyens ont le devoir d’apporter leur concours dans les conditions prévues par la loi. Alors, en tant que citoyen, nous croyons qu’à travers ce cri de cœur pour une prise de conscience des uns et des autres, nous devons apporter notre contribution», renchérit Drissa Diarra.

Les deux étudiants en détresse, comme bon nombre d’ailleurs, demandent au Gouvernement de doter la jeunesse malienne d’une éducation véritable pour qu’elle soit une bonne relève  et compétitive sur l’échiquier international.

Oumar KONATE

  Fermeture des structures de l’enseignement supérieur

L’AEEM pas d’accord, mais…

 Suite à la décision du Gouvernement de fermer les structures de l’enseignement supérieur, le Ministre Siby Ginette Bellegarde a eu à rencontrer l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM). L’objectif était d’expliquer aux apprenants les tenants et aboutissants de cette décision gouvernementale.

«Mieux vaut sauver une vie plutôt qu’une année», dit-on souvent. C’est cette logique qu’a suivie le Gouvernement en décidant le jeudi 14 juillet 2011, en Conseil de Ministres, de fermer  toutes les structures de l’enseignement supérieur. L’objectif de cette rencontre était de faire comprendre à l’Association la décision du Gouvernement en qu’ils l’accompagnent dans le sens de la réussite.

Le Ministre Siby a expliqué aux responsables estudiantins que la situation de dégradation de notre système nécessitait une solution idoine et durable. Evoquant les maux qui minent notre système éducatif, elle dira qu’il s’agit, entre autres, de l’effectif pléthorique sur le Campus et dans les salles de cours (près de 82.000 étudiants cette année et plus de 100.000 prévus pour l’année prochaine, alors qu’une Université normale doit abrité au plus 30.000 étudiants) ; des infrastructures insuffisantes ; des années qui se chevauchent avec leurs corolaires d’examens peu fiables et d’étudiants moins compétents ; une administration qui passe 80% de son temps à gérer les problèmes, etc.

Les mesures pour remédier à cet état de faits sont, entre autres, l’évacuation des Campus universitaires parce qu’ils sont vétustes et dangereux ; la fermeture des structures de l’enseignement supérieur pour permettre de réunir les conditions nécessaires à une bonne rentrée prochaine ; à la mise en congé statutaire des enseignants en août-septembre et la scission de l’Université de Bamako en quatre Universités.

Selon le Secrétaire général de l’AEEM, Hamadoun Traoré, les étudiants ne sont pas d’accord avec cette décision et demande au Gouvernement de revenir là-dessus. Car, ils pensent qu’on peut sauver l’année et se montrent sceptiques par rapport à la faisabilité de ces mesures. «Ces mesures peuvent bien réussir, mais les étudiants ne l’approuvent pas. L’histoire jugera l’Etat et non l’AEEM », a affirmé le porte- parole des étudiants maliens. Non, rétorque Mme le Ministre. «Nous avons atteint la limite. On ne peut plus continuer à sauver l’année. Depuis 1991, on ne fait que sauver l’année. Cette fois-ci, on va plus loin : on sauve l’avenir de l’Enseignement Supérieur au Mali », a-t-elle conclu.

Oumar KONATE

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