Fermeture de l’université et des écoles supérieures au Mali : Le régime étale son échec sur la place publique

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Dans un monde dévasté et appauvri par la guerre et de nombreux phénomènes naturels, notre pays est presque au bord de la ruine, conséquence de la mauvaise gouvernance. Pour le reconstruire ce pays et refonder son Etat, pour lui rendre sa richesse et lui conserver sa liberté, il faudra des années de durs labeurs. Ce travail s’effectue à l’école.

Dans nos établissements scolaires, sortiront tous ces jeunes cadres, qui feront le Mali d’aujourd’hui et de demain. Ces cadres viendront de nos écoles supérieures. «Après le pain, disait Danton, l’instruction est le premier des biens ».

A huit mois de la fin de son second mandat, le général Amadou Toumani Touré et son gouvernement se propose de fermer l’université et les écoles supérieures du Mali. Raison invoquée : insécurité dans les établissements scolaires, chevauchement des années et grèves des élèves et des enseignants.

Il est reconnu que sont les hommes politiques qui ont transporté la politique dans ce lieu du savoir à cause de leurs antagonismes et divergences. C’est ainsi que les établissements supérieurs se sont transformés en champs de guerre. C’est un échec gouvernemental patent de fermer toutes les écoles supérieures.

Le récipiendaire du  prix Kéba M’Baye et surtout porte parole de la jeunesse africaine au sommet de  l’ONU SIDA à New York peut-il sacrifier toute une génération pour des raisons injustifiées «d’insécurité».

Le Premier ministre, de surcroît une femme intellectuelle confirmée et mère de famille, récemment invitée à Paris et félicitée par la directrice de l’UNESCO  pour sa nomination comme Chef du Gouvernement de son pays, aura du mal à se faire comprendre par les bailleurs de fonds et partenaires de notre pays.

Quant au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, une autre femme  et plusieurs fois grand-mère, cela doit être une préoccupation et une épreuve dure.

La meilleure arme pour réussir dans la vie, c’est une bonne santé, de l’énergie et surtout une solide instruction. C’est même la seule pour ceux qui naissent pauvres. A ceux-là comme aux autres, le Mali  doit leur donner la chance d’apprendre, d’occuper la place qui convient à leur mérite. Notre pays a besoin non seulement que les meilleurs occupent les meilleures places, il a besoin que chacun, à sa place, s’acquitte le mieux possible de sa tâche. L’instruction est de plus en plus nécessaire.

De plus en plus, l’ouvrier qualifié est recherché. L’apprentissage donne la qualification, mais l’apprentissage est d’autant plus rapide et profitable qu’il s’appuie sur les fondations solides qui s’appellent : lire avec intelligence, parler et écrire clairement, calculer vite et bien. Une fois les écoles supérieures fermées, toutes les initiatives pour l’insertion des jeunes dans le secteur du travail  seront grippées (ANPE, APEJ).

Signalons au passage que  tout régime qui ferme les écoles étale son échec sur la place publique ; car les Autorités ne font que déplacer sinon mettre sous veilleuse les problèmes qui assaillent l’espace scolaire. Aucun doute qu’à l’ouverture prochaine des classes, la population scolaire va doubler et les difficultés avec, dont une fuite en avant.

Cependant, les plus hautes autorités ferment les écoles supérieures pour adopter leurs reformes institutionnelles inopportunes dont le coût est estimé à neuf (9) milliards de F CFA alors qu’avec cette somme, on pouvait mettre fin à toutes les crises  de l’enseignement supérieur.

Rappelons que la révolution du 26 Mars 1991 a des ramifications avec cette autre crise scolaire de 1980 (fermeture des écoles pendant une année).

 

Safounè KOUMBA

 

 


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